La cause libanaise et le tribunal de l'histoire

Le 26 août 1989, Mgr Georges Khodr a écrit: «Lorsque l'horizon se rétrécit et que le ciel s'obscurcit, tu te sens étouffé. À ce moment-là, il ne te reste plus que le souffle de l'attente, l'attente de n'importe quoi.» Auparavant, l'horizon était ouvert à toutes les possibilités, y compris celle du désespoir. À cette époque, le Liban était cloué au pilori, et il l'est toujours. Bien que certaines pratiques politiques aient changé depuis, la capacité de certains à détruire le pays reste intacte. La situation géopolitique est devenue si complexe que le Liban se trouve aujourd’hui confronté à une menace existentielle qui affecte son identité culturelle.
Que pouvons-nous encore attendre à une époque où l’on se retourne sur l'idée même de l'État, dans sa Constitution, sa souveraineté, sa diplomatie, sa justice et ses politiques financières, économiques et sociales? L’l’idée du Liban en tant qu'État, de par sa composition et son pacte, est-elle toujours viable? Qu'en est-il des projets de fédéralisme et de tripartisme, ainsi que des tendances totalitaristes dictatoriales ou séparatistes? Dans ce contexte, certains reconsidèrent le concept même de la cause libanaise, notamment en ce qu’elle se rapporte à la fois à la liberté, la pluralité et le vivre-ensemble, ainsi que dans sa relation étroite avec la démocratie participative dans un État civil libre, souverain, juste et indépendant.

Reconsidérer une expérience vieille de plus d'un siècle dans l'établissement d'une identité nationale unifiée et élargie, qui apaise les inquiétudes, renforce le choix de la citoyenneté qui accepte la diversité en favorisant l’intérêt général, et développe le rôle du Liban en tant que médiateur vers une paix juste, mènera à une impasse désastreuse. Il s’agit d’une attente fatale où germent tous les éléments de l'autodestruction et toutes les formes de violence au nom du dialogue.
Au vu de ce qui précède, il est clair qu'une alliance objective est en train de se former entre ceux qui cherchent à engloutir le Liban, d'un côté, et ceux qui croient que la cause libanaise est un espace géographique et un système administratif, de l'autre. C'est une alliance meurtrière et le tribunal de l’histoire rendra justice à ceux qui favorisent l'application de la Constitution et la restauration de la souveraineté dans le vivre-ensemble. L'attente appelle une action cumulative et non pas un recours à la peur et l'intimidation. La sécurité nationale du Liban et celle de son peuple nécessitent résistance et clarté dans la confrontation.
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