Réaffirmant dans un communiqué l’engagement en faveur de la souveraineté et de l’indépendance du Liban, le Groupe des 5 (Égypte, Qatar, France, Arabie saoudite et États-Unis), qui s’est réuni à Doha lundi en fin de journée, a exprimé "son inquiétude face à ce que près de neuf mois après la fin du mandat présidentiel de Michel Aoun, les responsables politiques libanais n’ont toujours pas élu son successeur."
Les personnes réunies ont souligné "l'importance pour les députés libanais de respecter leur devoir constitutionnel et d'élire un président", précisant avoir "discuté de mesures spécifiques à prendre à l’encontre de ceux qui entravent cette élection".
L’Égypte, le Qatar, la France, l’Arabie saoudite et les États-Unis planchent depuis l’été 2022 sur la recherche d’une sortie de crise au Liban. La première concertation avait eu lieu en septembre 2022 à New York, en marge des travaux de l’Assemblée générale de l’ONU. Les ministres des Affaires étrangères de la France, des États-Unis et de l'Arabie saoudite avaient publié un communiqué commun dans lequel ils avaient "réaffirmé l’attachement à l’accord de Taëf et à l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU".
Le groupe des 5 s’était réuni par la suite en février 2023 à Paris. Ont participé notamment à cette réunion, l’émissaire spécial du président français, Emmanuel Macron, pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, l’ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, et l’ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari.
Dans le communiqué, ces États amis du Liban ont réitéré leur appel à élire urgemment un chef de l’État. "Pour répondre aux aspirations du peuple libanais et à ses besoins pressants, le Liban doit élire un président intègre, capable d'unir la nation, de faire passer les intérêts du pays en premier, d'accorder la priorité aux besoins de ses citoyens et d'établir une vaste coalition pour la mise en œuvre de réformes économiques fondamentales, en particulier celles recommandées par le Fonds monétaire international."
Dans ce contexte, le Groupe des 5 s’est déclaré prêt à travailler avec le Liban pour "soutenir la mise en œuvre de ces réformes structurelles, qui sont indispensables pour la prospérité, la stabilité et la sécurité futures du pays".
D’autre part, les 5 ont souligné "le besoin urgent de réforme de la Justice et de l’application du principe de l’État de droit, en particulier en ce qui concerne l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth». Ils ont exhorté "les dirigeants et les partis libanais à prendre des mesures immédiates pour surmonter l’impasse politique actuelle".
En outre, les participants à la réunion ont fait valoir "l’importance de la mise en œuvre par le gouvernement libanais des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres conventions et résolutions internationales pertinentes, y compris celles de la Ligue des États arabes". Ils ont souligné en outre l'importance d'une adhésion au document d'entente nationale (accord de Taëf), qui assure la préservation de l’unité nationale et de la justice civile au Liban".
Et le groupe des 5 de conclure: "La République arabe d’Égypte, la République française, le Qatar, l’Arabie saoudite et les États-Unis d’Amérique réaffirment leur soutien indéfectible au Liban et se réjouissent de la perspective de poursuivre leur coordination dans l’intérêt du peuple libanais."
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