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Les dossiers des déplacés syriens au Liban, et des Libanais détenus en Syrie, étaient au centre des entretiens vendredi du chef des Forces libanaises Samir Geagea à Meerab.

Il a ainsi reçu le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, qui a souhaité que le Liban réussisse à faciliter le retour des réfugiés syriens dans leur pays " en toute dignité et sécurité, car nous refusons qu’il se fasse contre leur gré ".

M. Bou Habib a précisé, dans ce contexte, qu’il y a " un désaccord avec les Européens qui souhaitent les garder au Liban, sans nous consulter ". Il a, de ce fait, souhaité qu’un dialogue soit engagé à ce sujet, dans les plus brefs délais.

Et d’estimer que " la question des déplacés ne peut être résolue en Syrie " et qu’il faut, pour cela, " l’intervention de la communauté internationale, composée principalement d’Européens, censés collaborer avec nous pour remédier à ce problème de manière radicale ".

Concernant la possibilité de participer au comité ministériel chargé de mener les pourparlers axés sur ce dossier avec Damas, M. Bou Habib a déclaré : " Je me rendrai en Syrie en tant que ministre libanais des Affaires étrangères. La décision de former le comité appartient au Premier ministre, d’autant plus qu’il a été composé en mon absence, car je n’assiste pas aux réunions ministérielles ".

Les Libanais détenus dans les prisons syriennes

Le chef des FL a également rencontré vendredi une délégation de l’Association des Libanais détenus dans les prisons syriennes, présidée par Ali Abou Dehn.

M. Geagea a souligné que " la question de l’institution indépendante que l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de créer le 29 juin dernier pour clarifier le sort des milliers de personnes disparues en Syrie depuis 12 ans a été abordée ". Il a qualifié cette décision d’historique, précisant que les décrets exécutifs et le mécanisme de travail de cette institution seront annoncés dans les 60 jours prochains jours.

Soulignant que des dizaines de milliers de personnes sont détenues dans les prisons syriennes sans que les raisons de leur détention ne soient connues, il a rendu hommage au rôle joué par l’association présidée par M. Abou Dehn, qui s’est notamment mobilisée pour inclure le dossier des Libanais disparus en Syrie dans le cadre des travaux de cet organisme onusien.

M. Geagea a, par ailleurs, souligné que " cette association coopère avec toutes les administrations concernées au sein des Forces libanaises et avec un certain nombre d’institutions qui s’occupent des droits de l’homme, afin d’envoyer les documents requis aux Nations Unies ". Et, de réitérer le soutien des FL à l’Association.

De son côté M. Abou Dehn a révélé que " l’Association a remercié, dans une lettre envoyée au Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, les 83 pays qui ont voté en faveur de cette décision ".

Il a regretté que le Liban n’ait pas voté en faveur de la création de l’organisme, ajoutant : " Le but de cette lettre est de recommander que la décision inclue tous les détenus, sans mentionner la date de leur arrestation et leur nationalité, afin d’englober les Libanais détenus en Syrie ".

On rappelle que le 29 juin dernier, le Liban s’est abstenu de voter en faveur de la résolution visant à créer cet organisme, une décision qui avait été annoncée par M. Bou Habib.