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Tant que la majorité des forces politiques restent retranchées derrière leurs candidats à l’élection présidentielle et refusent de faire un quelconque pas en avant, cette situation de crise et d’horizons clos perdurera, et l’effondrement continuera à s’étendre tous azimuts.

Il est inacceptable que le blocage des institutions constitutionnelles se poursuive, et ce via l’entrave à l’élection d’un nouveau président de la République, plus de neuf mois après la fin du mandat de l’ancien président Michel Aoun. Il est également inacceptable que les effondrements et la paralysie s’étendent à toutes les institutions-clés de l’État. Sans omettre les craintes croissantes et l’incertitude concernant la situation monétaire, si la vacance touchait aussi le poste de gouverneur de la Banque du Liban.

La solution réside évidemment dans l’élection d’un nouveau président, fait qui permettrait de relancer les institutions et redonner vie à la Constitution suspendue, laquelle subit davantage de revers à chaque échéance politique majeure. Cette situation nous amène par ailleurs à des propositions irrationnelles qui pourraient faire reculer le pays, jusqu’à frôler les affres de la guerre civile avec toutes ses horreurs et dérives dangereuses.

L’adoption de propositions politiques qui consacrent la fragmentation de la société libanaise ne fait qu’entraîner le pays vers de nouvelles confrontations et davantage de régressions. Certes, la formule actuelle a montré ses limites et n’a pas permis au pays de progresser. Cependant, il est aussi vrai que cela est lié à une mauvaise gouvernance délibérée, pratiquée par certaines parties politiques qui poursuivent leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt supérieur national.

Actuellement, l’accord de Taëf est controversé; il avait pourtant mis fin à la guerre civile à un moment de rare convergence internationale, régionale et arabe, difficilement renouvelable si les efforts locaux se relâchent au profit d’une plus grande fragmentation.

Si l’application des dispositions restantes de l’accord de Taëf était rendue possible, en particulier la formation d’un Sénat pour libérer la vie parlementaire des considérations confessionnelles et mettre en œuvre la décentralisation administrative élargie et un développement équilibré, la scène libanaise aurait été qualitativement différente.

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