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Au pays du Cèdre, le théâtre des tragédies se déploie inlassablement, chaque scène d’horreur surpassant l’imaginable. L’on pourrait croire vivre au sein d’un sinistre décor de cinéma, spécialisé dans la production de films d’épouvante, surpassant même la géniale imagination d’un Hitchcock. Ces scènes, trop surréalistes pour être vraies, façonnent pourtant notre réalité.

L’impensable s’est produit dans la nuit de mardi à mercredi – une tragédie qui transcende l’entendement. Maya Germanos et Tania Tadros étaient invitées à dîner chez une amie. Selon des informations confirmées, l’ascenseur de l’immeuble avait connu une défaillance durant la journée. Le gardien avait porté assistance à une femme coincée à l’intérieur, négligeant cependant de condamner l’ouverture de ce qui était désormais un gouffre métallique de quinze mètres de vide. Tania Tadros, arrivée en soirée avec des gâteaux, ouvre instinctivement la porte de l’ascenseur, et se retrouve tragiquement précipitée dans cet abysse d’acier.

Maya Germanos, de son côté, avait informé de son arrivée tardive en raison d’une réunion de copropriété dans son propre immeuble. Quarante minutes après l’arrivée de Tania, ce fut au tour de Maya de se confronter au drame. En ouvrant spontanément la porte de l’ascenseur, elle tombe sur le corps de son amie.

Ce n’est qu’à l’aube, après la localisation de l’iPhone de Tania Tadros dans l’immeuble, que les recherches ont été lancées. Les corps ont été finalement retrouvés à 15 heures. Il semblerait que les victimes soient mortes sur le coup.

Dans ce pays où l’irresponsabilité triomphe, la fréquence des pannes d’électricité et l’insouciance dans l’entretien des ascenseurs font de ces machines de mort des pièges communs. Les ascenseurs se transforment en guillotines urbaines.

La nouvelle de ce désastre, aussi tranchante qu’une lame, a bouleversé les proches, les amis, la ville entière. Les absences de Maya et Tania résonnent dans le silence assourdissant de l’abîme de la douleur. Leurs vies, hier encore pleines de promesses, sont désormais effacées, englouties par l’injustice du destin. La question de la culpabilité se noie dans ce marasme, laissant place à un sentiment d’impunité corrosif.

Face à cette tragédie qui bouscule notre compréhension du monde, la question demeure: pourquoi de telles choses se produisent-elles? Le silence de Dieu est-il l’écho de la folie humaine, ou son existence même est-elle l’incarnation de cette folie? Si l’on adhère à la philosophie de Camus, refuser le mal en embrassant la vie, en luttant sans relâche pour elle serait une consolation. Face au destin, peut-être est-ce notre seul pouvoir: agir pour le bonheur des autres et le nôtre.

Pour finir, et en pensant particulièrement à Maya Germanos, une âme-amie chère à mon cœur, dont la vie a été un véritable chemin de croix qu’elle a vécu avec un courage admirable, il serait tentant de me distancier du concept de "volonté divine" qui permet de telles douleurs ici-bas. Mon cri (notre cri?) résonne dans le silence de l’absurdité de cette tragédie, un cri chargé de révolte et de désespoir.

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