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Trêve de poésie! Gracieux sont les mots des politiciens lorsqu’ils évoquent l’armée en poésie et en prose… Mais où sont passés les actes? Lundi, à l’occasion de la fête de l’armée, nous avons lu et entendu beaucoup de poésie, mais quel en est l’intérêt?

Depuis la fin de la guerre, les autorités politiques n’ont pas apprécié l’armée à sa juste valeur. En effet, ces autorités cherchaient par tous les moyens à en tirer profit plutôt que de la soutenir, réduisant ainsi tout appui et diminuant les avantages perçus, notamment par ses officiers.

La relation entre les politiciens et le commandement de l’armée était principalement basée sur le fait de savoir à quel point ce commandement accédait à leurs demandes, que ce soit en ce qui concerne les nominations militaires, l’escorte, les permis de port d’armes et autres services dont les politiciens pourraient bénéficier sur le plan électoral et personnel.

Depuis la fin de la guerre, un seul et unique commandant en chef de l’armée a brisé ce schéma. Lorsqu’il est questionné sur sa relation avec certains politiciens, le général Joseph Aoun n’a qu’une phrase à la bouche: plus le politicien s’abstient d’interférer dans les affaires de l’armée, plus je suis son ami. Plus il tente d’y interférer, plus je m’y oppose.

Ce qui est d’autant plus étrange, c’est de voir des politiciens louer le commandant en chef de l’armée sans recevoir la moindre faveur en contrepartie. Un député raconte avoir rendu visite au commandant en chef de l’armée afin de le féliciter pour ses positions, exprimer son soutien à son élection à la présidence de la République et au maintien du soutien financier à l’institution militaire. Lorsqu’il était sur le point de quitter le siège de Yarzé, il a demandé l’approbation du commandant pour un transfert militaire; ce que le général Jospeh Aoun a refusé en affirmant que les politiciens n’ont pas à interférer dans les affaires de l’armée.

Les anecdotes similaires sont légion et renforcent notre confiance dans le général Joseph Aoun, à un moment où nous avons perdu confiance en de nombreux politiciens. La confiance, quelques mois avant la fin de son mandat militaire, s’est avérée être bien méritée eu égard à sa gestion réussie de la troupe dans des circonstances sécuritaires, politiques et sociales des plus difficiles. Partant, cette expérience devrait être transposée à un autre poste vacant à l’heure actuelle.

Le général Aoun, même s’il n’a pas annoncé publiquement sa candidature, a été testé à la tête d’une institution, contrairement à d’autres candidats. Il n’est donc pas nécessaire de le mettre à l’épreuve, ses actions parlent pour lui. 

Par conséquent, ce serait plus judicieux si tous les députés qui louent l’armée transforment leurs paroles en voix électorales, déclarant leur soutien à l’élection du général Joseph Aoun à la présidence de la République.

Outre le fait qu’il soit un leader soutenu par les Arabes, il est également respecté sur le plan national. Il a passé le test. Il incarne une opportunité pour sauver le pays des politiciens, en particulier ceux qui louent l’armée pour des intérêts précis.

Longue vie à l’armée, en toute sincérité. Et chapeau bas au général Joseph Aoun.