Un calme précaire régnait jeudi matin dans le camp de Aïn el-Héloué, après une nuit marquée par de combats violents, dans le cadre desquels ont été utilisés différents types d’armes automatiques et, pour la première fois, des obus de mortiers, dont des fragments ont atteint Saïda et ses environs.

Après une courte trêve, à la suite d’un accord de cessez-le-feu facilité par le Comité de travail palestinien au Liban, les combats avaient repris dans la nuit de mercredi sur les différents fronts. Des informations contradictoires circulaient en soirée sur la partie qui aurait violé cet accord. Aussi, le responsable de la sécurité palestinienne au Liban, le général Sobhi Abou Arab, a-t-il affirmé que c’est Jund el-Cham qui avait tiré sur des postes du Fateh. Ce qui a été démenti par des jeunes relevant du groupuscule. Dans un message vocal, le porte-parole de Osbet el-Ansar (salafistes), cheikh Abou Charif al-Akl, dans lequel il accuse le Fateh d’avoir ouvert le feu sur la mosquée Zein el-Abdeine qui relève de la faction.

Pour rappel, les combats avaient éclaté samedi, suite à l’assassinat, dans une embuscade armée, d’Abou Achraf al-Armouchi, un responsable du Fateh. Depuis, des combats opposent le Fateh, principale organisation palestinienne dirigée par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à des groupuscules islamistes dans le camp, notamment Osbat el-Ansar. Plus de douze personnes ont été tuées dans ces combats et plus de soixante autres ont été blessées.

Par ailleurs, le responsable du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyé, a assuré jeudi matin au Premier ministre sortant, Najib Mikati, que le mouvement était soucieux "de la sécurité et de la stabilité dans le camp de Aïn el-Héloué et ses environs".