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Avant de se rendre en vacances à Nice, en France, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a prévu de clore les discussions sur le projet de budget au sein du Conseil des ministres, et de le soumettre ultérieurement au Parlement pour entamer les discussions au sein de la Commission de l’Administration et de la Justice. Cette démarche permettrait l’approbation du budget lors d’une session plénière ultérieure, si les conditions politiques le permettaient. Toutefois, le délai constitutionnel pour l’approbation du budget a été dépassé depuis belle lurette puisqu’il ne reste plus que quatre mois de l’année 2023. En réalité, toutes les dépenses antérieures ont été effectuées sur des bases financières et comptables assez floues.

Dans le même temps, la question de savoir comment garantir le financement de l’État, du moins les salaires du secteur public, est toujours en pleine discussion. Cependant, le gouverneur de la Banque centrale par intérim, Wassim Mansouri, est intransigeant sur la question. Il a fait savoir qu’il ne versera aucun dollar en dehors de la feuille de route qu’il a tracée pour le gouvernement. Ce document préconise des réformes dans le projet de budget 2023, l’augmentation des recettes du budget 2024 et son approbation dans les délais impartis, ainsi que la mise en place de la loi sur le contrôle des capitaux, la réforme du secteur bancaire et l’absorption du déficit financier. En conséquence, tout cela doit être accompagné d’une loi d’emprunt si le gouvernement le demande, à condition de respecter un plafond financier pour l’emprunt, avec des échéances de remboursement claires et un mécanisme de remboursement qui ne prête pas à équivoque.

M. Mansouri a souligné qu’il n’était pas concerné par la décision du gouvernement de charger Youssef Khalil, ministre sortant des Finances, de prendre contact avec lui et les vice-gouverneurs, pour trouver des solutions à la crise. Il insiste sur le fait que les exigences de la Banque centrale à l’égard du gouvernement sont désormais claires et irrévocables. De plus, s’il cédait, une atteinte aux réserves obligatoires aurait des répercussions négatives sur la stabilité monétaire actuelle.

Selon des sources de la Banque centrale, si le gouvernement est acculé à garantir des fonds pour son propre financement à ce stade, il pourrait utiliser ce qu’il reste du Droit de Tirage Spécial (DTS). Dans ce contexte, et comme aucune loi d’emprunt n’a encore été adoptée, on suppose qu’il doit exister un plan alternatif pour garantir le financement de l’Etat. Si tel est le cas, c’est une démarche très louable à mettre au crédit du gouvernement.

Les sources de la Banque centrale ont conclu en indiquant que si un tel plan existe, ce serait une opportunité pour le gouvernement et le Parlement de tenir des sessions gouvernementales et législatives rapides pour adopter des lois sur le contrôle des capitaux, restructurer le secteur bancaire et traiter le déficit financier.