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Au Liban, le conflit se focalise sur l’identité et le rôle de la République. La vacance présidentielle n’est qu’un détail. D’aucuns pourraient ne pas adhérer à cette vision, considérant que les positions et prérogatives constitutionnelles au sein du système sont plus importantes qu’un État de la citoyenneté, équitable, libre et indépendant. C’est ainsi que l’État et le système ont été pris pour cible simultanément, transformant ce dernier en une entité illusoire, géré par un dirigeant assujetti à un agenda qui privilégie l’idéologie et le militarisme, les plaçant au-dessus de l’État-nation.

Cette approche promeut l’exclusion, la stigmatisation, la menace et l’intimidation. Adhérer à cette logique, en cas d’atteinte à la liberté et à la souveraineté, revient à dire : "Gare à la discorde". Même les prétendues références morales dans les affaires publiques sont enclines, en se soumettant à celui qui est perçu comme le "plus fort", à plier et à se laisser emporter par des propos confus qui appellent au calme, plaçant ainsi la victime et l’oppresseur à pied d’égalité.

Au Liban, le conflit se focalise sur l’identité et le rôle de la République. La vacance présidentielle n’est qu’un détail. D’autres pourraient considérer cette approche comme un amoindrissement de la stratégie de confrontation nationale actuelle, basée sur le principe que la présidence ouvre la voie à la libération de la République. Ainsi, la lutte existentielle et identitaire du Liban a été simplifiée et remplacée par des échanges mortels sous le slogan : "Nous vous donnons, vous nous donnez en contrepartie". Mais en réalité, ce slogan mine les dernières chances d’établir un État. Ce sont des esprits malveillants qui manipulent les fondements mêmes du Liban.

Au Liban, le conflit se focalise sur l’identité et le rôle de la République. La vacance présidentielle n’est qu’un détail. Certains adeptes de l’utopie, du populisme et de la démagogie prétendent que la Constitution et le principe de coexistence posent problème. Partant, une alliance objective se consolide entre deux idéologies cherchant à mettre fin à la formule libanaise pluraliste, libre et porteuse de dialogue entre civilisations, religions et athéisme.

La République libanaise est ciblée, et sa présidence a été mise à mal par ceux qui ont choisi de la soumettre à une légitimité au-dessus de la Constitution, autorisant des choix au-delà de l’État et franchissant toutes limites. Dans ce contexte, la priorité demeure la libération de la République, suivie de la présidence et de toutes les institutions constitutionnelles afin d’édifier un État de droit et de justice. Y a-t-il une âme qui saisisse cette réalité?