Le flou le plus total a régné jeudi au sujet des causes et des circonstances de l’explosion qui s’est produite dans la nuit de mercredi à jeudi à Deir el-Zahrani, au Liban-Sud, et dont Ici Beyrouth a été l’un des premiers médias à avoir fait état sur son site à l’aube de jeudi.

L’explosion a été entendue dans un vaste secteur, notamment par les habitants des villages de Houmine et Roumine aux environs de 2 h 15 dans la nuit de mercredi. Elle se serait produite dans un centre militaire du Hezbollah, lequel a immédiatement bouclé la région. Les journalistes et correspondants de presse ainsi que les secouristes du mouvement Amal, dépêchés sur les lieux à bord d’une ambulance, ont été empêchés d’accéder à la zone.

Selon des experts militaires se trouvant dans cette région, l’explosion a eu lieu dans le secteur d’une ancienne voie ferrée où se trouverait un tunnel servant de dépôt de munitions, lequel serait également une base de lancement de missiles et de drones. Des sources sécuritaires bien informées soulignent que l’origine de cette explosion pourrait être une opération militaire de sabotage, dont les commanditaires et exécutants n’ont évidemment pas été identifiés. A noter que ce même type d’explosion s’était produit à Ain Qana en juillet 2020 et à Nabi Chit (Békaa), en décembre 2021.

Deux versions divergentes ont circulé dans la journée de jeudi au sujet de la cause directe de l’explosion : la première, rapportée par les milieux proches du Hezbollah, fait état d’un incendie dans un entrepôt de fuel ; la seconde lie la déflagration à un drone israélien. Une source bien informée voit dans cette dernière version une " guerre ouverte de drones entre le Hezbollah et Israël ".
Jusqu’à une heure avancée de jeudi soir, aucun communiqué de l’armée libanaise n’avait été publié sur la question et le Hezbollah, de son côté, observe le mutisme le plus total sur ce plan. Il convient de relever que la région où s’est produite l’explosion est connue pour être la chasse gardée du parti chiite et personne ne peut y avoir accès, de même qu’aucune information ne filtre sur ce qui s’y passe réellement sur le terrain.

Reste à signaler que cette région contrôlée de facto militairement par le Hezbollah est située dans une zone au sud du Litani, laquelle devrait être tenue exclusivement par l’armée libanaise et les troupes de la FINUL, et de ce fait la présence de dépôts d’armes et de munitions dans cette région, si elle se confirme, constituerait une violation flagrante des résolutions de l’Onu et une atteinte à la souveraineté de l’Etat libanais.