Kassem Hachem, député proche du président de la Chambre Nabih Berry, a indiqué samedi que " l’accord entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre ne nous engage pas, sauf si nous sommes convaincus par ce qui a été convenu ". Et d’ajouter: " La question de la décentralisation financière est distincte du dossier présidentiel, et nous l’aborderons en fonction de nos convictions, sans qu’il soit nécessaire pour le CPL d’élire Sleiman Frangié président de la République. Nous n’accepterons la décentralisation financière que contre des contraintes légales qui empêchent une indépendance totale des entités administratives et garantissent un développement équilibré. Nous ne voulons pas arriver à la partition ou à la fédéralisation du pays. "

Cette réaction du député du 8 mars intervient alors qu’une première réunion entre le CPL et le Hezbollah devrait avoir lieu la semaine prochaine, selon la chaîne locale MTV, pour discuter du dossier de la décentralisation administrative et financière, suivie d’une série de réunions bilatérales.

L’entente de Mar Mikhaël scellée il y a plus de 17 ans entre le CPL et la milice pro-iranienne semble vaciller depuis près d’un an, notamment sur le dossier de la présidentielle. Le chef du CPL, Gebran Bassil, ne cesse de souffler le chaud et le froid sur cette alliance contre-nature, essayant d’obtenir des gains politiques de la part du Hezbollah. Début août, il avait reconnu qu’il était en plein marchandage avec le Hezbollah autour de la présidentielle – dans le même esprit de l’accord de Mar Mikhaël. Un marchandage qui pourrait le pousser, s’il obtient satisfaction de ses demandes, à lâcher l’opposition qui soutient la candidature de l’ancien ministre Jihad Azour, devenu son propre candidat le 4 juin, pour soutenir peut-être celle du chef des Marada, Sleiman Frangié, qu’il s’était pourtant juré de ne pas laisser accéder à Baabda.