La volonté du Liban d’amender la résolution du Conseil de sécurité sur le renouvellement de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) n’ayant pas été prise en considération, le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a fait part, après concertation avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, de son rejet de la formule proposée, menaçant, à la demande de ce dernier, de retirer la demande de renouvellement du mandat de la Finul.

M. Bou Habib a révélé mercredi qu’une "puissance s’oppose à tout amendement de la décision du Conseil de sécurité, alors que d’autres pays soutiennent la position du Liban". Dans un entretien accordé au quotidien libanais, Nidaa al-Watan, il déclare: "J’ai toujours été conscient, depuis le lancement des consultations avec les membres du Conseil de sécurité, de la difficulté d’amender la résolution et de la dure confrontation avec les États-Unis et d’autres pays."

D’après lui, "l’objectif voulu à travers l’amendement est d’assurer le calme et la stabilité dans le sud du pays et d’éviter le contact entre la Finul et les habitants, ce que garantirait la présence de l’armée". Et de préciser qu’étant donné que "les effectifs de l’armée ne sont pas suffisants pour accompagner la Finul dans toutes ses tournées, son travail peut se limiter à celles importantes, c’est-à-dire dans les endroits où la présence des Casques bleus risque de provoquer des tensions avec les habitants". M. Bou Habib a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de définir la frontière terrestre avec Israël.

Votée le 31 août dernier, la résolution proroge le mandat de la Finul jusqu’au 31 août 2024. Elle reprend, en grande partie, la formulation adoptée il y a un an sur la liberté de mouvement des quelque 10.000 Casques bleus, et qui est, depuis, contestée par le gouvernement libanais et le Hezbollah. Le Liban et le parti pro-iranien réclament que des modifications soient apportées à l’article 16 de la résolution pour limiter la capacité de la Finul à se déplacer sans la permission de l’armée.