Le mufti de la République Abdellatif Deriane a accusé les responsables politiques au pouvoir de " ne rien connaitre du sens des responsabilités ", insistant sur le fait que la principale cause de la crise libanaise est qu’aucune personnalité ou institution n’y fait face.

Au cours d’un rassemblement de la fédération des tribus arabes à Houch El Harimeh – Békaa Ouest, le mufti a réitéré ses appels à sauver le Liban et à mettre de côté les luttes politiciennes pour que l’intérêt national prime. Mettant l’accent sur la solidité de la relation de Dar el-Fatwa avec les tribus arabes, le mufti Deriane a déclaré : " Nous sommes des patriotes, libanais, arabisants, musulmans. Telles sont les grandes lignes des tribus arabes. Vous êtes une composante essentille du tissu social de cette patrie pluraliste que je considère comme un joyau du fait de ses composantes plurielles. Celles-ci sont soucieuses de présever l’amour, la fratenité et le vivre-ensemble entre tous les fils de cette patrie ".

Et d’ajouter : " Vous êtes une composante essentielle de cet  environnement arabe. Nul ne peut vous consédérer comme des citoyens de troisième catégorie. Vous êtes des Libanais qui croient dans le vivre-ensemble, dans le pluralisme de ce pays et son rôle dans l’environnement arabe. Le Liban est au bord de l’effondrement et les crises se succédent, mais personne, aucun responsable ou aucune institution ne fait face à ces crises. Je l’ai répété à plusieurs reprises. Croisez le fer en politique autant que vous voulez, mais lorsque l’intérêt national est en jeu, vous devez vous unir ".

Le dignitaire religieux a par ailleurs critiqué ceux qui tentent de torpiller les élections législatives – l’ex camp du 8 Mars –, réaffirmant la nécessité que le scrutin se tienne à la date prévue. Abdellatif Deriane a appelé sur ce plan à voter en toute conscience pour ceux qui " travaillent pour un avenir meilleur ". En conclusion, le mufti de la République a remercié le royaume saoudien et le prince héririer pour leur appui indéfectible.

Le chef de la fédération des tribus arabes Jassem al-Aaskar a refusé pour sa part que les tribus arabes soient marginalisées par quiconque, affirmant que l’accord de Mar Mikhael entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre " avait pour but de se venger des musulmans sunnites pour que Qassem Soleimani puisse se vanter de contrôler quatre capitales arabes ". Il a appelé dans ce cadre les forces du 14 Mars ainsi que les groupes d’opposition à former un front uni pour " restaurer l’État " et  appliquer les résolutions 1559 et 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.

" Nous refusons la tutelle et nous n’accepterons pas la diabolisation des tributs arabes ou la spoluation de leurs droits ", a poursuivi cheikh Jassem el-Aaskar qui a rejeté " le diktat des armes qui ont anvahi Beyrouth et porter atteinte à ses habitants ". Il a ouvertement critiqué à cet égard le Hezbollah qui " cherche à provoquer un conflit à travers les affiches placardées dans la banlieue sud contre le royaume saoudien ". " Il s’agit là d’une provocation intolérable, comme l’est l’intervention armée du Hezbollah en Syrie, en Iraq et au Yémen ", a-t-il conclu.