Le Bureau de contrôle des actifs étrangers (Office of Foreign Assets Control – OFAC), qui relève du Trésor américain, a annoncé mardi avoir imposé, en coopération avec l’agence américaine de lutte antidrogue (Drug Enforcement Administration – DEA), des sanctions contre des agents et des bailleurs de fonds du Hezbollah opérant en Amérique du Sud et au Liban. Sont notamment visés par ces sanctions Amer Mohamed Akil Rada, Samer Akil Rada, Mahdi Akil Helbawi et Ismail Ajrouch.

Amer Mohamed Akil Rada, "qui vit actuellement au Liban, a joué un rôle opérationnel au sein de la formation pro-iranienne "pendant plus d’une décennie en Amérique du Sud", a précisé l’OFAC dans un communiqué, soulignant qu’il a "coordonné les activités de plusieurs entreprises commerciales du Hezbollah, y compris le transport de charbon de Colombie vers le Liban".

Amer Mohamed Akil Rada a également été "un haut responsable au sein de l’Organisation sécuritaire externe du Hezbollah, en charge des opérations extraterritoriales" de la formation pro-iranienne, a ajouté l’OFAC, précisant que 80% des bénéfices de son entreprise commerciale servent à financer le Hezbollah. De plus, il a été "l’un des membres opérationnels de l’attentat perpétré le 18 juillet 1994 contre l’AMIA (Association mutuelle israélite argentine) à Buenos Aires, faisant 85 morts et 300 blessés". "Il serait aussi impliqué dans l’attentat contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires, en 1992", lit-on dans le communiqué. D’après l’OFAC, des sanctions ont été émises à l’encontre de Amer Mohamed Akil Rada "pour avoir agi ou prétendu agir, directement ou indirectement, pour le compte ou au nom du Hezbollah".

Les sanctions américaines visent également Samer Akil Rada, frère de Amer, "membre du Hezbollah, activement associé à des crimes liés au trafic de drogue et au blanchiment d’argent dans plusieurs pays d’Amérique latine". Il fait l’objet de sanctions "pour avoir financièrement aidé, sponsorisé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique, ou encore des services et des marchandises au profit ou en soutien au Hezbollah", d’après le communiqué de l’OFAC.

Quant à Mahdy Akil Helbawi, fils de Amer, "il mène, au nom de Amer, des affaires en Colombie dans un effort d’échapper à la détection et de contourner les sanctions". Il a créé en Colombie une société de charbon, Zanga S.A.S., "principal fournisseur d’entreprises contrôlées par des personnes appartenant à ce réseau, y compris Amer". Mahdy Akil Helbawi est visé par les sanctions pour avoir "aidé matériellement, sponsorisé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique, ou encore des services et des marchandises au profit ou en soutien à Amer".

D’après le communiqué de l’OFAC, Black Diamond SARL, basée au Liban, a effectué des virements d’une valeur totale de près de 40.000 dollars à Zanga S.A.S. en contraprtie de charbon ou de charbon de bois. Ismail Ajrouch est le propriétaire de Black Diamond.

"L’action entreprise aujourd’hui souligne l’engagement du gouvernement américain à poursuivre les agents et les financiers du Hezbollah, où qu’ils se trouvent", a déclaré Brian E. Nelson, sous-secrétaire d’État au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier. Et M. Nelson d’ajouter: "Nous continuerons d’éradiquer ceux qui cherchent à abuser du système financier américain et international pour financer le terrorisme et s’y livrer."

À la suite de ces sanctions, "tous les biens et les intérêts des personnes et des entités précitées, qu’ils leur appartiennent directement ou indirectement, à 50 % ou plus (…) doivent être gelés et signalés à l’OFAC, de même que les transactions effectuées par des Américains ou par des tiers aux États-Unis impliquant des avoirs ou des intérêts de ce groupe leur sont interdites", précise l’OFAC dans le document.