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Deux grandes dates religieuses se fêtent par des feux de joie au Liban: la fête de la Transfiguration, le 6 août, et celle de la Croix. Célébrée le 14 septembre, c’est l’une des douze grandes fêtes de l’Église.
Est fêtée en ce jour la croix qui a servi à la crucifixion de Jésus, après sa condamnation par Pilate, avec tout ce qu’elle symbolise. Certes, la fête a un petit côté triomphaliste, mais elle n’exclut pas l’existence d’une grande tendresse pour un instrument de torture qui entraînait la mort dans des souffrances inexprimables et qui est devenu symbole d’un amour encore plus ineffable.
L’exaltation de la Sainte-Croix, ou fête de la Sainte-Croix glorieuse, est célébrée dans toutes les Églises catholiques à la même date depuis le IVᵉ siècle, et le 27 septembre selon le calendrier julien. Cette date commémore la fête religieuse de deux jours décidée après l’édification de l’Église du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, au-dessus du site archéologique où la croix fut découverte.
Il s’agit là incontestablement de la découverte archéologique la plus importante de l’histoire de l’Église, même si l’on n’en connaît pas les circonstances exactes. La tradition a retenu qu’au début du IVᵉ siècle, après l’édit de Milan (313) – dit encore édit de Constantin –, (texte accordant la liberté de culte aux chrétiens et la fin de la persécution, après la conversion de Constantin à la foi chrétienne), l’impératrice Hélène, mère de l’empereur Constantin, entreprit de retrouver un maximum de reliques liées à la vie de Jésus.
Partie en Terre Sainte, elle demande sur place l’aide des anciens afin de retrouver ces reliques, en particulier celles qui touchent à sa Passion. Selon certains récits, quelques familles juives s’étaient transmises le secret de cet emplacement, et sur leurs indications, des fouilles furent entreprises et trois croix découvertes, celle de Jésus et celles des deux bandits crucifiés en même temps que lui. L’histoire veut que la véritable croix ait été distinguée du fait que Ruth, une femme mourante, fut rétablie instantanément au toucher du bois de la vraie croix, ce qui ne s’était pas produit au toucher des deux autres croix. À ce signe, l’impératrice Hélène reconnut que la vraie croix était retrouvée. Selon la sainte tradition, sainte Hélène aurait également retrouvé l’écriteau sur lequel était inscrit "Jésus le Nazaréen, roi des Juifs", les clous et la couronne d’épines. C’était en l’an 326.
Les feux de joie qu’on allume le 14 septembre célèbrent la manière par laquelle, grâce à une série de feux allumés d’un sommet de montagne à un autre, l’empereur Constantin fut informé de l’heureuse nouvelle. Par ordre d’Hélène et de Constantin, l’église du Saint-Sépulcre fut bâtie sur le lieu de la découverte. La date de la fête commémore la consécration de l’église du Saint-Sépulcre en 352. L’église fut consacrée le 13 septembre et la relique de la Croix fut extraite de l’église le 14 septembre et présentée à l’adoration des fidèles.
