Écoutez l’article

 

Des responsables qui ont rencontré l’envoyé qatari affirment ne pas avoir entendu, de sa part, de proposition portant sur le nom d’un candidat présidentiel qui serait soutenu par le groupe des Cinq de Paris (France, États-Unis, Arabie saoudite, Égypte et Qatar), qui déploient des efforts intensifs pour trouver une issue à l’impasse de l’élection présidentielle. Ils ont également révélé que les Qataris œuvrent à impliquer l’Iran dans le processus de facilitation de l’élection présidentielle, sans cependant annoncer son inclusion dans le groupe des Cinq. Partant, la première étape qu’ils entreprennent est de persuader le duopole chiite de retirer son soutien à la candidature du chef des Marada.

Par ailleurs, les responsables susmentionnés ont souligné qu’une fois cette étape franchie, les Qataris pourront, en coordination avec les Cinq de Paris, commencer à proposer des noms pour garantir un consensus, ce qui permettrait aux députés de se rendre au Parlement pour officialiser l’élection du candidat consensuel. Il convient de noter que les forces de l’opposition ont informé l’émissaire français, Jean-Yves Le Drian, ainsi que l’envoyé qatari, qu’un président consensuel ne signifie pas qu’il faudrait porter son choix sur un président qui ne ferait que prolonger la crise actuelle, mais ce président devrait plutôt être capable de changer l’approche de gouvernance suivie depuis des décennies.

Selon certaines sources de l’opposition, rien n’a changé jusqu’à présent, puisque le Hezbollah et le mouvement Amal continuent d’insister sur le dialogue préélectoral, une proposition qui n’est toujours pas recevable. De plus, comme ils maintiennent leur soutien à la candidature de Frangié, l’opposition soutient toujours la candidature de Jihad Azour, le considérant comme le candidat consensuel par excellence, après avoir abandonné Michel Moawad, perçu par le tandem chiite comme un candidat de défi.

Si le duopole renonce à la condition du dialogue préalable et à son soutien à Frangié, cela permettrait une consultation étendue, à caractère bilatéral, plutôt qu’un dialogue collectif. Ce processus pourrait ainsi aboutir à un consensus sur une personnalité salvatrice pour la présidence de la République, pouvant coopérer avec toutes les parties.

Ces mêmes sources de l’opposition précisent qu’elles attendent toujours une réponse de Jean-Yves Le Drian au sujet des garanties qui devraient être fournies par le président de la Chambre, Nabih Berry, quant à la tenue d’une séance ouverte au Parlement avec des tours de scrutin successifs.

Les sources précitées se montrent perplexes quant à leur éventuelle participation à un dialogue sans garantie d’élire un président de la République à la clé, notamment en raison de l’argument concernant la question du quorum qui persiste et dont l’émissaire français a eu vent. En effet, d’aucuns avancent que le problème du quorum est une pratique démocratique en vertu de laquelle il est impossible de contraindre un député à rester dans l’hémicycle au cours du vote pour l’élection du président.