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Les services de sécurité au Liban craignent une recrudescence des dérapages sécuritaires dans le pays et soupçonnent certains acteurs de chercher à susciter des tensions, notamment avec les Forces Libanaises, en multipliant les incidents ciblant ces dernières. Des responsables au sein de ces organes de sécurité ont souligné que l’incapacité à arrêter les instigateurs de ces incidents, alors que leur identité est bien connue, est une preuve, s’il en fallait, que ces incidents sont planifiés et que la faction qui les télécommande dépasse l’État et ses institutions par sa puissance et son importance.

Selon des informations avancées par des sources sécuritaires, depuis l’incident de Kahalé, qui a éclaté après le renversement d’un camion chargé d’armes destinées au Hezbollah et les tirs dirigés par des partisans armés de ce parti contre des civils, jusqu’à l’assassinat du responsable des Forces Libanaises à Aïn Ebel, Elias al-Hassrouni, et les frictions qui s’ensuivirent, jusqu’aux tirs contre une permanence des Forces Libanaises à Haouch el-Omara, à Zahlé, tout porte à croire que les tensions vont crescendo. En effet, la partie qui en profite cherche à trouver la faille permettant de provoquer une réaction susceptible d’envenimer la situation afin de servir des objectifs politiques visant à maintenir le contrôle du pays et de ses institutions, en commençant par la présidence de la République, en éliminant toute opposition entravant le projet de l’axe obstructionniste.

D’après ces mêmes sources, l’attaque contre l’ambassade américaine a été menée avec audace et facilité, le tireur n’ayant craint ni les gardes de l’ambassade ni la présence de l’armée libanaise à quelques mètres des lieux. Plus marquant encore: l’auteur de l’attaque a pu quitter la zone avec son arme sans être repéré, ce qui signifie qu’il n’était pas seul et que quelqu’un l’attendait ou qu’il disposait d’une cachette à proximité de l’ambassade où il pouvait se réfugier. Par conséquent, l’auteur de cette opération est tout sauf un amateur, comme en témoigne sa capacité à disparaître après l’attaque.

Enfin, si les services de sécurité ne parviennent pas à identifier l’agresseur dans les jours à venir, il est fort probable que cette opération servira des objectifs politiques et sécuritaires, pouvant annoncer le début d’un nouveau cycle de violence au Liban, allant jusqu’à des assassinats, en particulier si l’impasse politique persiste.