Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a dénoncé samedi l’exode massif des Syriens vers le Liban, affirmant que "le gouvernement doit communiquer avec les autorités syriennes et la communauté internationale" qui devraient, a-t-il martelé, "imposer le retour des migrants syriens dans leur pays et non mendier des aides futiles".

M. Bassil, qui a entamé samedi matin une visite de deux jours dans la Békaa, a en outre qualifié de "rêveurs", les parties qui "misent sur un changement de l’équilibre des forces dans la région pour faire accéder leur candidat à la tête de l’État, comme le fait de miser sur une attaque contre le Hezbollah ou l’Iran, un renversement du président syrien Bachar Assad ou encore un accord syro-saoudien ou saoudo-iranien". Poursuivant sur sa lancée, il a réitéré, lors d’un dîner à Zahlé, son appel à l’élection d’un président "sur base d’un document d’entente qui fixerait les priorités du nouveau chef de l’État".

M. Bassil est en outre revenu à la charge plaidant pour ce qui semble être désormais son cheval de bataille: la décentralisation administrative et la création du fonds souverain. Deux dossiers sur lesquels il insiste dans le cadre de ses négociations avec le Hezbollah afin de monnayer son changement d’attitude vis-à-vis du candidat du parti pro-iranien à la présidence, en l’occurrence le chef des Marada, Sleiman Frangié.

"La décentralisation permet le développement des régions libanaises sans que celles-ci n’aient à revenir aux pouvoirs législatif et exécutif", avait ainsi lancé Gebran Bassil plus tôt en journée dans une discussion à bâtons rompus avec les organismes économiques de la Békaa centrale et de Zahlé, dans le cadre d’une visite de deux jours qu’il effectue dans la Békaa. Il a souligné à cet égard que "la non approbation de la décentralisation a fait perdre au Liban trente-trois années". Il a en outre souligné que le fonds souverain "permet de préserver les biens de l’État".

La réponse ne s’est pas fait attendre, mais d’une manière implicite et indirecte. "Que personne ne nous menace en brandissant le slogan de fédéraliste, d’autonomie administrative ou en essayant de modifier l’essence de notre système", a ainsi lancé Ali Hassan Khalil, député berryste, lors de la cérémonie de remise des diplômes à l’Université islamique. "Que nul ne croit qu’en lançant des slogans réducteurs pour renforcer sa position personnelle, il peut gagner ou réaliser un exploit sur le plan politique", a-t-il poursuivi. Et de conclure en appelant, une fois de plus, au dialogue pour "sortir le Liban de sa crise".