Ce sont des messages forts que le président français, Emmanuel Macron, a adressé aussi bien au Hezbollah qu’à l’Iran, mardi, à partir de Tel Aviv.

M. Macron n’y est pas allé de main morte dans ses déclarations, proposant que la coalition internationale, créée en 2014 sous la houlette des États-Unis pour combattre le groupe État islamique en Syrie et en Irak, "puisse lutter aussi contre le Hamas" et, par extension, contre tous les groupes qui gravitent dans l’orbite iranienne. "Je propose à nos partenaires internationaux" d’œuvrer à "bâtir une coalition régionale et internationale pour lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous", a-t-il expliqué.

Mettant en garde contre "une conflagration régionale dont chacun sortirait perdant", le président français a appelé nommément "le régime iranien" et ses alliés régionaux, notamment "le Hezbollah et les Houthis au Yémen à ne pas prendre le risque inconsidéré d’ouvrir de nouveaux fronts".

M. Macron, qui s’est exprimé lors de deux conférences de presse conjointes avec le président israélien, Isaac Herzog, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a fait savoir que Paris a déjà "adressé plusieurs messages au Hezbollah pour le mettre en garde contre une implication dans la guerre de Gaza".

Ces messages avaient été relayés aux autorités libanaises par le nouvel ambassadeur de France à Beyrouth, Hervé Magro, et notamment par la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, lors de sa visite éclair à Beyrouth, le lundi 16 octobre.

Il est intéressant de relever que le président français a lancé ces avertissements à l’Iran et à ses instruments dans la région, dans le prolongement des mises en garde de ses interlocuteurs israéliens. MM. Herzog et Netanuyahu ont tous deux renouvelé leurs menaces contre le Liban, en prenant soin de préciser qu’ils "ne cherchent pas à ouvrir un second front avec le Hezbollah". "L’armée israélienne se concentre actuellement sur l’élimination de l’infrastructure du Hamas et la récupération des otages", a ainsi affirmé le président Herzog, avertissant cependant que si le Hezbollah entraîne son pays dans une guerre, "c’est le Liban qui en paiera le prix".

Les propos de M. Macron donnent un indice important sur le positionnement de la France au cas où le Hezbollah déciderait, à l’instigation de l’Iran, de faire monter de plusieurs crans la tension avec Israël et de pousser celui-ci à attaquer le Liban.