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Cela fait un mois que la guerre fait rage à Gaza. Un mois que le Hamas et Israël se livrent une guerre sans merci. Un mois que des dizaines de milliers de personnes sont tuées, blessées, exilées, privées de soins médicaux, de nourriture et d’eau. Un mois que le Liban-Sud est bombardé, incendié, attaqué sans relâche sous les yeux écarquillés d’une classe politique libanaise apathique et complètement dépassée par le cours des événements.

Ce mutisme suscite toutefois des questions fondamentales: mais où est donc passée l’opposition? Que font les souverainistes? Où se cachent les personnes qui ne ratent aucune occasion pour dénoncer le moindre faux pas et qui tirent la sonnette d’alarme lorsque le Hezbollah ou le camp de l’axe de la résistance se permet le moindre écart ou une énième tentative de contourner la loi, violer la Constitution et bafouer les institutions? Où sont-ils? Que font-ils à part prononcer des discours populistes et lancer des slogans creux sur les réseaux sociaux ou les plateaux de télévision? Quelle action ou initiative ont-ils entreprise pour arrêter et freiner les élans belliqueux du Hezbollah?  N’y a-t-il donc aucun(e) officiel(le) dans ce pays capable de monter au créneau, de rompre ce statu quo et de refuser la prise en otage du peuple libanais par la formation pro-iranienne? Qui a chargé Hassan Nasrallah de contrôler l’avenir du pays et le sort des Libanais?

Hélas, la réponse est pourtant simple. Certains sont trop occupés à se crêper le chignon et à manigancer pour accéder au siège présidentiel, alors que d’autres préfèrent d’ores et déjà se rendre à l’évidence et adopter une position défaitiste, en avançant leur prétexte favori: "Que pouvons-nous faire? Nous ne faisons pas le poids face au camp adverse." Ceci devrait expliquer pleinement le laisser-aller ambiant et l’attitude poltronne du gouvernement sortant et du Parlement.

Contrairement à ce que les responsables essaient de nous faire croire, plusieurs débuts de solutions sont possibles. Au lieu que ces derniers restent scotchés à leurs écrans pour écouter ou réagir aux propos du chef du mouvement pro-iranien – dépendamment de leur orientation politique – il aurait été préférable qu’un plan d’action soit mis en œuvre, comme par exemple un appel à une grève ou à une désobéissance civile jusqu’à l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. En effet, si l’opposition serrait ses rangs et se présentait en un front uni comme elle aurait dû le faire, il n’aurait pas été nécessaire que des émissaires de pays occidentaux viennent à Beyrouth à l’improviste pour réitérer l’importance de cette décision et plaider pour son application, afin d’éviter un embrasement régional, dont le Liban ne s’en remettra certainement pas.

Qu’est-ce qui empêche l’opposition de reprendre du poil de la bête et de défier la milice pro-iranienne? La lutte pour la souveraineté politique et territoriale n’est-elle désormais qu’une aspiration obsolète reléguée au bas de l’échelle des priorités, alors qu’elle était au cœur de tous les discours politiques, il y a une dizaine d’années? Combien de Libanais devront encore subir le prix des politiques défaillantes de l’État et assumer les choix de ces (ir)responsables politiques? Nul ne le sait.

Néanmoins, une chose demeure certaine. Ici Beyrouth et This is Beirut continueront de dénoncer ceux qui entravent le processus de paix, de sécurité, et de stabilité, ainsi que ceux qui se permettent de bafouer et de compromettre la souveraineté du pays.

C’est pourquoi, chers membres de la classe politique libanaise, comme vous le savez déjà, les actions parlent plus fort que les mots. Entretemps, continuez à parler, on ne vous entend pas!

*Le titre de cet article est directement inspiré du refrain de la chanson From Gaza with Love, composée et interprétée par Saint Levant.

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