Le Courant patriotique libre (CPL) a dénoncé, à l’issue de sa réunion hebdomadaire tenue samedi, l’absence de réformes dans le projet de budget 2022 que le Conseil des ministres est appelé à examiner à partir de lundi. Il a d’autre part critiqué la clause du budget octroyant certaines prérogatives extraordinaires au ministre des Finances, notamment dans le domaine monétaire.

Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, le CPL souligne que " les Libanais attendent la reprise des réunions du gouvernement pour que ce dernier assume ses responsabilités et accélère l’approbation d’un budget qui refléterait les réformes requises et qui s’intégrerait au plan de relance financière et économique pour sortir le pays de la crise ".

Le CPL a relevé qu’il craint que le projet de budget ne stimule pas suffisamment l’économie et qu’il ait des effets de récession. " Ce projet augmente les charges sans stimuler la croissance dans les secteurs de production, et ne prévoit pas de dispositions qui renforceraient la protection sociale et les soins de santé urgents, a affirmé le courant aouniste. Le projet ne prévoit pas en outre des dispositions de réformes liées au système fiscal pour le rendre plus efficace et équitable sans affecter les classes sociales dont les revenus sont fragiles ".

Par ailleurs, le CPL a qualifié " d’étrange " l’octroi au ministre des Finances de " pouvoirs exceptionnels pour modifier la loi concernant l’impôt sur le revenu, l’imposition de règles pour traiter les nouveaux dépôts en dollars et le droit de fixer le taux de parité livre libanaise/dollar par ce qu’on appelle le dollar douanier ". " C’est une évolution dangereuse, car le Parlement n’a jamais été doté de pouvoirs exceptionnels dans des domaines aussi sensibles qui nécessitent l’approbation des deux tiers des membres du Conseil des ministres ".

Le CPL a d’autre part souligné que " tout budget qui comprendrait des mesures d’austérité, l’élimination des subventions ou de nouveaux impôts, devrait être accompagné d’une correction logique des salaires dans les secteurs public et privé ".

Le CPL a aussi exprimé son inquiétude quant à l’article 132 du projet de budget qui oblige le règlement des crédits en devises étrangères. " Quel serait alors le sort des fonds en devises qui s’élèvent actuellement à 102 milliards de dollars et qui sont les épargnes des gens déposées auprès des banques, lesquelles ont employé 84 milliards de dollars auprès de la Banque du Liban " ?

AncreEnfin, le CPL a dénoncé l’inaction du gouvernement face " aux manipulations du taux de change par le gouverneur de la Banque centrale qui augmentent les pertes des déposants et accentuent l’effondrement financier ".

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