Le Liban devra présenter à la fin du mois, plus précisément le 29 janvier, une réponse claire aux requêtes que le ministre koweitien des Affaires étrangères, cheikh Ahmed Nasser Mohammed el-Sabah, a présentées aux dirigeants libanais lors de la visite qu’il a effectuées à la fin de la semaine dernière à Beyrouth.

Affirmant qu’il effectuait sa mission " au nom des pays arabes, des Etats du Golfe et de la communauté internationale " dont il se faisait ainsi le porte-parole, le chef de la diplomatie koweitienne a présenté une liste de ces demandes au Premier ministre Najib Mikati et en a informé le président Michel Aoun, le chef du législatif Nabih Berri et le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib. Celui-ci devrait se rendre le 29 janvier prochain au Koweït, porteur de la réponse libanaise.

Cette réponse sera toutefois théorique et reflétera une position de principe, la mise en application des demandes présentées par le ministre koweitien étant, à l’évidence, tributaire de la ligne de conduite du Hezbollah, et donc de la République islamique iranienne. Or il paraît très peu probable que la formation pro-iranienne se montre coopérative sur ce plan car auquel où elle s’engagerait à donner une suite favorable aux requêtes des pays arabes et du Golfe, cela signifierait qu’elle aurait consenti à renoncer à son rôle régional d’instrument privilégié de la mise en place de la stratégie des Pasdarans iraniens, ce qui est très peu probable dans le contexte présent.

Concrètement, les demandes transmises au pouvoir libanais se présentent comme suit :

  • Arrêt de toutes les campagnes médiatiques à partir du Liban contre les pays arabes, et plus particulièrement les pays du Golfe.
  • Arrêt des activités menées au Liban par les formations qui se réclament de l’opposition dans les pays du Golfe, et l’interdiction de tout congrès organisé à Beyrouth par ces formations.
  • La suspension des médias qui émettent au Liban au nom des formations de l’opposition.
  • L’arrêt des ingérences dans les affaires intérieures de tout pays arabe, plus particulièrement les pays du Golfe ; la stricte mise en application par le Liban de la politique de distanciation (vis-à-vis des conflits régionaux).
  • La coopération d’ordre sécuritaire au niveau de certaines questions dans lesquelles sont impliqués certains Libanais et qui touchent à la sécurité des pays arabes.
  • La coopération pour lutter contre le trafic de drogue vers les pays arabes, notamment les pays du Golfe.
  • L’application des résolutions internationales, notamment les résolutions 1559 et 1701, qui stipulent clairement que nul ne devrait détenir des armés en dehors des forces légales.
  • La mise en application des réformes au niveau de l’Etat, des finances et de l’économie, et la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international afin de paver la voie à une aide qui serait octroyée au Liban pour qu’il mette en application le plan de redressement.