Le Palais de justice de Beyrouth est la cible de menaces d’ordre sécuritaire, et ce, depuis le 24 novembre dernier. Ce jour-là, et à quelques heures de l’audience prévue pour entendre les personnes impliquées dans les deux attentats suicides (revendiqués par l’État islamique) qui ont visé, en 2014, un quartier de la banlieue sud de Beyrouth, le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Souheil Abboud, a été averti par le directeur des services de renseignement de l’armée, le général Toni Kahwaji, de l’existence de menaces sécuritaires au cas où l’audience se tiendrait.

Le général Kahwaji lui a demandé de reporter d’urgence la séance, à quoi le juge Abboud a réagi favorablement.

Selon des informations rapportées par le média Al-Anbaa et confirmées par une source judiciaire contactée par Ici Beyrouth, le directeur des services de renseignement aurait, par ailleurs, communiqué au président du CSM, les grandes lignes de l’opération: un groupe terroriste armé s’apprêtait à mener une attaque contre la voiture qui devait transporter de la prison de Roumieh en direction du Palais de justice, le détenu Naïm Abbas, d’origine palestinienne, accusé d’être impliqué dans les attentats susmentionnés.

Le groupe armé aurait pour intention de libérer ce dernier. Il prévoyait, en cas d’échec de cette opération et de la tenue de l’audience, de prendre d’assaut le Palais de justice et de faire irruption dans la salle du tribunal pour libérer, par la force des armes, Naïm Abbas.

"Le président du CSM a reporté l’audience, sans pour autant l’annuler. L’affaire est maintenant entre les mains des autorités concernées, notamment le Premier ministre sortant, Najib Mikati, mais aussi le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, et les responsables des services de sécurité. Les mesures nécessaires devraient être prises à l’encontre des auteurs des menaces. La sécurité du Palais de justice, des magistrats, des avocats et des fonctionnaires sera assurée", a indiqué, à Ici Beyrouth, une source judiciaire.

On rappelle à cet égard qu’en 2014, à la suite d’un double attentat suicide revendiqué par l’État Islamique, l’armée libanaise a arrêté plusieurs personnes, dont Naïm Abbas, pour liens avec l’organisation terroriste des Brigades Abdallah Azzam, proche d’Al-Qaëda, et le Front Al-Nosra.

Jugé devant le tribunal militaire pour plusieurs crimes terroristes, Naïm Abbas a admis avoir piégé en Syrie des voitures destinées à être transférées au Liban. Aveu en vertu duquel le tribunal militaire l’a condamné aux travaux forcés à perpétuité.

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