La coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Joanna Wronecka, a démenti toute intention d’amender la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, soulignant que l’ONU, tout comme le Liban, "insiste sur l’application de ce texte".

On rappelle que la résolution 1701 avait permis de mettre fin à la guerre de juillet 2006 entre Israël et le Hezbollah. Elle prévoit notamment le retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani et le déploiement de l’armée libanaise et d’une force multinationale dans la région frontalière.

Les propos de Mme Wronecka ont été rapportés par le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères, Fadi Alamé, à la suite de la réunion tenue mardi par cette commission, en présence de la responsable onusienne.

Ces précisions interviennent alors que des informations font état d’une demande internationale d’apporter des modifications à ce texte. "Il ne s’agit que de spéculations dans la presse", a indiqué Mme Wronecka, citée par M. Alamé.

Opposition-8 Mars

Selon des députés qui ont participé à la réunion, Mme Wronecka a proposé de rencontrer de nouveau la commission après les fêtes de fin d’année pour discuter d’une feuille qu’elle aura préparée. Elle a également précisé que le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur l’application de la 1701 insiste sur l’importance de cette résolution, du rôle de la Finul et de la poursuite de l’appui financier à l’armée libanaise.

Au cours de la réunion, des opinions divergentes ont émergé entre des députés proches du 8 Mars et d’autres proches de l’opposition. Les premiers ont souligné que les opérations du Hezbollah ont lieu surtout à Kfarchouba et dans les fermes de Chebaa, et ne vont donc pas à l’encontre de la 1701.

Pour leur part, des élus de l’opposition ont surtout insisté sur la nécessité d’appliquer cette résolution, rappelant qu’elle prévoit notamment une zone démilitarisée au sud du Liban sur une profondeur qui irait jusqu’au Litani, où seules l’armée libanaise et la Finul auraient le droit d’utiliser leurs armes.

Certains députés ont en outre souligné que si une zone-tampon devait être instaurée du côté libanais, il faudrait en faire de même du côté israélien.

Alamé

Dans un point de presse à l’issue de la réunion, M. Alamé a déclaré qu’elle a porté sur "la résolution 1701 et les développements au Liban-Sud, notamment l’attaque israélienne qui a tué hier (mardi) un soldat de l’armée libanaise". Il a indiqué que la commission a condamné cette attaque "qui constitue une violation flagrante de la résolution 1701".

M. Alamé a précisé que les opérations libanaises au Liban-Sud interviennent en guise de "réponse défensive aux attaques israéliennes, qui sont une infraction à la résolution 1701", ajoutant: "Nous avons également soulevé la question de l’utilisation par Israël de bombes au phosphore à grande échelle au Liban-Sud".

Selon lui, les membres de la commission ont expliqué qu’Israël viole l’espace terrestre, aérien et maritime libanais depuis 2006, et utilise l’espace libanais pour frapper des cibles en Syrie. Il a précisé que "les rapports des Nations unies confirment la violation par Israël de la résolution 1701 pendant de ces années".

Au cours de la réunion, les députés ont également condamné "les massacres israéliens à Gaza qui constituent une violation des lois internationales", et ont demandé qu’Israël "rende des comptes pour ses crimes à l’encontre du peuple palestinien".

Par ailleurs, la question des déplacés syriens au Liban a également été soulevée. La coordinatrice de l’ONU a déclaré que "les Nations unies comprennent la situation socio-économique difficile du Liban et les sacrifices qu’il a consentis", selon M. Alamé. La commission a dans ce contexte rappelé les propositions qu’elle avait présentées à ce sujet, notamment le fait que l’assistance aux réfugiés syriens devait leur être fournie en Syrie et non au Liban.