Présidant la séance gouvernementale qui se tient actuellement au Grand Sérail, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a estimé que "pour garantir la stabilité au Liban-Sud et à la frontière, la mise en œuvre de toutes les résolutions internationales est impérative". Dénonçant la transgression par Israël des résolutions internationales "auxquelles nous nous soumettons pleinement", il a insisté sur la nécessité de "commencer par l’application de la convention d’armistice de 1949, sans oublier la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies".

Dans un discours prononcé au début de la séance, M. Mikati a déclaré: "Nous nous réunissons aujourd’hui alors que les agressions israéliennes contre le sud du Liban et la bande de Gaza se poursuivent, et alors que nous assistons à la multiplication de visites diplomatiques au Liban". Rappelant sa rencontre, mercredi dernier, avec la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, avec laquelle il s’est également entretenu au mois de novembre, le chef de l’exécutif a précisé que "la situation aujourd’hui est meilleure qu’il y a quelques mois, dans le sens où la position libanaise est davantage prise en compte". Une position que M. Mikati a longuement partagée avec le conseiller spécial du président américain, Joe Biden, pour les affaires énergétiques, Amos Hochstein, lors de sa visite jeudi à Beyrouth. "Nous avons également informé les émissaires que la paix au Liban ne peut être assurée sans qu’elle le soit aussi à Gaza", a-t-il indiqué. Et, de poursuivre: "Nous exigeons, en vertu de notre arabisme et de nos principes, un cessez-le-feu à Gaza et au Liban."

M. Mikati a, par ailleurs, salué l’initiative de l’Afrique du Sud qui, au premier jour de l’audience à la Cour internationale de Justice (CIJ), jeudi, a déposé une plainte contre Israël, l’accusant "d’actes génocidaires".

Incitations financières et AIB

Compte tenu du déséquilibre qui persiste au niveau du traitement et de la promotion des officiers de l’armée, des Forces de sécurité et des fonctionnaires du secteur public, M. Mikati a reporté, à la prochaine réunion du Cabinet, la question des incitations financières, puisqu’elle nécessite, selon lui, "un examen plus approfondi".

Se penchant sur l’incident survenu à l’aéroport international de Beyrouth (AIB), M. Mikati a salué les efforts du ministre sortant du Transport et des Travaux publics, Ali Hamiyé, qui suit de près avec les services de sécurité l’enquête relative à cette affaire. Il a insisté sur "la nécessité, pour les ministres sortants de vérifier la sécurité des ordinateurs et les systèmes de protection électronique au sein de leurs ministères".

On rappelle, à cet égard, que les écrans de l’AIB ont été piratés dimanche. Un message y a été affiché, avertissant le Hezbollah de ne pas entraîner le Liban dans une guerre dont il assumerait seul les conséquences.

Réuni vendredi, le Conseil des ministres doit se pencher sur 34 points figurant à l’ordre du jour. Dix autres points proposés par le ministère de l’Environnement et le Conseil de développement et de reconstruction (CDR) pour assurer la continuité de la gestion des déchets seront également étudiés.  

À la séance gouvernementale, ont participé le vice-premier ministre, Saadé Chami, ainsi que les ministres sortants de l’Éducation, Abbas Halabi; de l’Information, Ziad Makary; du Développement administratif, Najla Riachi; de l’Industrie, Georges Bouchikian; de l’Économie, Amine Salam; des Télécommunications, Johnny Corm; de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui; de l’Environnement, Nasser Yassine; du Tourisme, Walid Nassar; de la Culture, Mohammad Mortada; de la Santé, Firas Abiad; du Travail, Moustapha Bayram; du Transport et des Travaux publics, Ali Hamiyé; et de l’Agriculture, Abbas Hajj Hassan. Le directeur général de la présidence de la République, Antoine Choucair, ainsi que le secrétaire général du Conseil des ministres, le juge Mahmoud Makkiyé, y ont également pris part.