Le Premier ministre Najib Mikati et l’ancien chef du gouvernement Fouad Siniora se sont tous deux prononcés contre un boycott des prochaines élections législatives par la communauté sunnite. Ces deux prises de position constituent un développement majeur au niveau du prochain scrutin législatif, prévu en mai prochain, en ce sens qu’elles assurent dans une large mesure une couverture sunnite légitime aux élections, après la décision de l’ancien Premier ministre et chef du courant du Futur Saad Hariri de ne pas se porter candidat, demandant aussi aux membres de sa famille et à sa formation politique d’en faire de même.
C’est à l’issue d’un entretien qu’il a eu vendredi matin au Grand Sérail avec le mufti de la République libanaise, le cheikh Abdul Latif Deriane, que M. Mikati a clairement défini sa position concernant les législatives. En réponse à une question sur ce plan, il a déclaré : "Nous n’appellerons certainement pas les sunnites au boycott, et ceci dans l’intérêt de la communauté. Les élections auront lieu à la date prévue, le 15 mai. Que les personnes qui désirent y participer présentent leur candidature".
En réaction à ces propos, M. Fouad Siniora a annoncé sur la chaîne de télévision LBCI que la décision de M. Mikati " est la bonne " et qu’il a un point de vue similaire quant aux législatives.
Par ailleurs, au cours de sa réunion avec le mufti, le Premier ministre a informé le cheikh Deriane des efforts déployés par le gouvernement pour renforcer les relations du Liban avec les pays arabes, en particulier les États du Conseil de coopération du Golfe. L’accent a surtout été mis sur l’importance d’une réponse libanaise officielle à l’initiative koweïtienne, conformément aux constantes nationales et aux relations historiques du Liban avec son environnement.
M. Mikati a en outre souligné que "nous apprécions les positions nationales qu’exprime le mufti, notamment en ces moments critiques, et saluons le rôle inclusif représenté par Dar Al-Fatwa ", ajoutant : " Les grands défis auxquels sont confrontés le Liban et les Libanais exigent avant tout l’unité du rang national entre toutes les composantes libanaises et en particulier l’unité du rang islamique. "
De son côté, le mufti a rendu hommage aux efforts déployés par le Premier ministre " qui aborde les questions nationales dans un esprit de haute responsabilité, conformément au rôle de la présidence du Conseil ". Il a ensuite insisté sur le fait que " Dar Al-Fatwa est un espace de modération et d’ouverture à toutes les composantes libanaises ".
