Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a fait parler de lui, mardi, en déclarant, lors d’un entretien accordé au média télévisé panarabe, Al-Arabiya, qu’il "n’accepterait pas que le Hezbollah se retire au-delà du Litani car cela entraînerait une reprise de la guerre". Il a ainsi justifié son refus en affirmant que "l’armée libanaise n’a pas les capacités nécessaires pour se déployer à la frontière".

Il s’est aussi permis de noter que "l’armée souffre d’une pénurie d’équipement et de matériel" alors que tout le monde sait que la communauté internationale en général, et les États-Unis en particulier, soutiennent l’armée libanaise.

De plus, cette déclaration intervient à l’heure de tractations diplomatiques du groupe des Cinq (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar) et de la communauté internationale en général, qui multiplient leurs efforts et médiations pour éviter que l’escalade militaire au Liban-Sud depuis le 8 octobre entre Israël et le Hezbollah ne s’étende davantage, appelant notamment à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité qui inclut notamment le retrait du Hezbollah jusqu’au nord du Litani.

Alors, à quel titre M. Bou Habib s’est-il exprimé? Certainement pas en sa qualité de chef sortant de la diplomatie libanaise. Nous sommes donc en droit de nous interroger. Avons-nous raté un wagon? Est-il tout bonnement le porte-parole de la formation pro-iranienne?  Même les diplomates et émissaires internationaux ne prennent plus la peine de s’entretenir avec le ministre et préfèrent de loin rencontrer le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun.