Dix-neuf ans après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, mort le 14 février 2005 dans l’explosion d’une voiture piégée dans la capitale libanaise, son souvenir reste vivant dans la mémoire collective d’une grande partie de la population libanaise.

Les hommages qui lui ont été rendus, mercredi, par la classe politique, se sont multipliés. Nombreux sont ceux qui ont déploré une justice inachevée. Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a posté sur la plateforme X un portrait de Rafic Hariri, avec le commentaire suivant: "Vous avez choisi le dialogue, ils vous ont assassiné par traîtrise", en allusion au Hezbollah, dont des membres avaient été condamnés par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) pour le meurtre de Hariri.

Le chef du parti Kataëb, Sami Gemayel, a lui, dénoncé une "justice incomplète, qui continue de protéger les coupables", faisant référence aux assassins de Rafic Hariri que les autorités libanaises sont supposées, à la demande du TSL, arrêter et emprisonner. D’après lui, "malgré les jugements rendus par le tribunal international qui a condamné les criminels et confirmé, preuves à l’appui, l’implication du Hezbollah dans l’affaire, les meurtriers continuent d’être protégés".

À cela, il a ajouté: "Tant qu’il n’y a pas de justice et que des comptes ne sont pas rendus pour tous les crimes commis, le Liban ne connaîtra ni la paix ni la stabilité", appelant la famille et les partisans du Courant du futur "à poursuivre la lutte pour libérer l’État de l’emprise des armes et des milices".

Dans une interview accordée au média libanais Al-Jadeed, le député Nadim Gemayel a estimé que l’assassinat de Rafic Hariri est "le résultat de l’occupation à laquelle nous sommes toujours soumis". Et de poursuivre: "La liberté et la souveraineté pour lesquelles nous continuerons de lutter ont un prix". Dénonçant l’assassinat de Hariri, le député de Tripoli et membre du bloc du Renouveau, Achraf Rifi, a insisté: "Ceux qui ont tué l’ancien Premier ministre ont été condamnés par le tribunal international. Quant à ceux qui ont donné l’ordre de le tuer, ceux-là appartiennent à l’axe de la résistance". Il s’est engagé à poursuivre la lutte pour rétablir la justice et la souveraineté. Lutte pour laquelle s’est aussi engagé son collègue du bloc du Renouveau, Fouad Makhzoumi.

Bahaa Hariri, frère du chef du Courant du futur, Saad Hariri, a rendu hommage à son père, "ce géant au grand cœur et aux rêves infinis, qui a œuvré pour mettre fin à la guerre civile au Liban grâce à l’accord de Taëf, pilier fondamental du système politique libanais".  Dans une déclaration publiée mercredi, Bahaa Hariri a rappelé que l’ancien Premier ministre a toujours mis en avant "l’avenir du peuple libanais, digne d’une vie prospère, mais aussi les institutions étatiques qui doivent être instaurées sur les fondements de la justice, de l’égalité, de la transparence et de l’intégrité". Il a, dans ce sens, rappelé tous les projets mis en place par son père pour "restaurer la confiance dans l’économie libanaise et encourager les investissements dans le pays".

Député de Zghorta, Tony Frangié a regretté "le manque d’hommes d’État ayant une vision et œuvrant pour la prospérité du pays", à l’instar de Rafic Hariri. Il a, de ce fait, estimé que "la modération et l’ouverture restent la pierre angulaire pour le salut et la survie du Liban".

Pour sa part, Ghada Ayoub, députée FL, a dit attendre toujours la justice "qui devrait voir le jour au Liban". "14 février 2005 – 14 février 2024. Au Liban, justice sera rendue", a-t-elle écrit sur X.

Son collègue des FL Ziad Hawat a écrit sur la plateforme X: "La réalité du Liban en 2024 est plus dangereuse que celle des années 1990." "Menacé de disparaître, le pays a, ô combien, besoin qu’un grand projet soit mis en place pour le sortir de sa crise, mettre fin au règne illégal des armes et réconcilier le Liban avec les pays arabes et le monde entier", a-t-il écrit.