La journée de jeudi était embrasée au Liban-Sud, les échanges de tirs s’étant intensifiés en raison des derniers développements à la frontière libano-israélienne.

Des raids israéliens ont visé, en début de soirée, le village de Blida. Selon les premières informations, on a signalé deux blessés dans l’attaque de deux habitations et deux autres dans une voiture civile.

Les bombardements d’artillerie et les raids aériens israéliens ont par ailleurs ciblé Aïta el-Chaab, Blida, Alma el-Chaab, Teir Harfa, Houla, ainsi que la route principale de Yarine-Jebbayn.

Bilan de la frappe sur Nabatiyé

Les rapports se sont poursuivis, jeudi, afin de mesurer les dégâts causés par la frappe israélienne survenue mercredi soir sur Nabatiyé, alors que les échanges de tirs entre le Hezbollah et Israël s’étaient intensifiés.

Les derniers bilans signalent au moins douze morts, dont six femmes et trois enfants.

Dans ce cadre, le coordinateur des Nations unies pour les affaires humanitaires, Imran Riza, a exprimé sa profonde inquiétude par l’augmentation du nombre des civils parmi les victimes au Liban-Sud. "Les règles de la guerre sont claires: les parties en conflit sont tenues de protéger les civils, et ces règles doivent être respectées. Les civils ne doivent pas être pris pour cible", a-t-il rappelé.

Parallèlement, le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a annoncé, sur son compte X, que le commandant de la force al-Redwan au sein du Hezbollah, Ali Mohammad el-Dibs, a été tué dans la frappe de Nabatiyé, de même que son adjoint, Hassan Ibrahim Issa, et un autre membre du Hezb.

Cette information a été confirmée par l’armée israélienne et la formation pro-iranienne, laquelle a fait part, dans les dernières 24 heures, de la mort de dix de ses membres, dont trois à Nabatiyé.

Il convient de noter que Ali el-Dibs aurait été la cible d’une attaque de drone qui avait visé une voiture, le 8 février, à Nabatiyé.

Selon les sources de l’armée israélienne, il aurait participé à la planification de l’explosion d’une bombe au bord d’une route dans le nord d’Israël, en mars dernier, et aurait pris part aux combats à la frontière libano-israélienne depuis octobre.

Ripostes mutuelles

Sur fond de l’escalade observée à la frontière libano-israélienne et de l’élargissement récent de la zone de ciblage, les menaces mutuelles entre Israël et le Hezbollah se sont accentuées.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a informé jeudi son homologue américain, Lloyd Austin, qu’"il n’y aura aucune tolérance pour les attaques du Hezbollah".

Il a aussi annoncé que les avions israéliens qui survolent "Beyrouth transportent des bombes lourdes capables de frapper des cibles lointaines". Il a ajouté que "l’escalade actuelle contre le Hezbollah ne constitue que le dixième de ce dont nous sommes capables", selon des sources de la chaîne Al-Arabiya. "Nous pouvons attaquer jusqu’à une profondeur de 50 km à Beyrouth et à n’importe quel autre endroit", a-t-il lancé.

Par ailleurs, la radio de l’armée israélienne a rapporté que "l’appareil de sécurité a effectué une évaluation de la préparation du front intérieur pour un scénario de guerre au nord" d’Israël, à la frontière avec le Liban.

L’armée israélienne a également déclaré avoir attaqué des dizaines de cibles rattachées au Hezbollah dans la région de Wadi Slouki, ainsi que des infrastructures du Hezb, dans la région de Labbouné, et un bâtiment militaire à Taybé.

Dans ce contexte, le Hezbollah a revendiqué les tirs d’une dizaine de missiles Katioucha sur la colonie de Kyriat Shmona, comme étant "une riposte initiale aux massacres de Nabatiyé et Souané". Selon les médias israéliens, une coupure de courant dans une grande partie des secteurs de Kyriat Shmona a suivi cette attaque qui a aussi déclenché les sirènes d’alarme. Celles-ci ont aussi retenti à Aramcha, Zarit et Choumayra, en Haute-Galilée.

Plus tôt dans la journée de jeudi, le Hezbollah a tiré trois missiles en direction de la position israélienne de Sammaka (collines de Kfarchouba). De même, il a revendiqué l’attaque d’équipements de surveillance israéliens dans les positions de Roueissat el-Alam, Raheb et Marj, ainsi que dans le site maritime de Naqoura et dans la caserne de Zebdine (fermes de Chebaa).