Il n’y a toujours pas d’issue à court terme à la crise financière que traverse l’Unrwa, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, depuis qu’Israël a accusé, en janvier dernier, douze de ses employés d’avoir pris part à l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre son territoire.

La cheffe de son bureau à Beyrouth, Dorothée Klaus, a tiré jeudi la sonnette d’alarme dans une interview à Thomson Reuters. "Nous n’avons pas de plan B", a averti Mme Klaus, affirmant que l’institution onusienne "se retrouvera après le mois de mars sans plan de secours".

Dans les faits, les accusations d’Israël à l’encontre de 12 employés du bureau de l’Unrwa à Gaza ont conduit 16 pays, dont d’importants donateurs comme les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède, à suspendre leur financement.

Mme Klaus a indiqué que le bureau de Beyrouth "pourrait ne pas être en mesure de financer sa distribution d’argent trimestrielle à 65% des réfugiés palestiniens au Liban". "Ce sera le premier indicateur pour la communauté internationale que l’Unrwa est à court d’argent, et ce sera le premier service que nous ne serons pas en mesure de fournir durant le premier trimestre", a-t-elle regretté.

L’article de Thomson Reuters soulève aussi les inquiétudes quant à l’impact humanitaire plus large sur les réfugiés palestiniens. Mme Klaus a, en effet, noté que "si l’Unrwa a déjà été confrontée à des problèmes de liquidités, la suspension collective a provoqué une crise sans précédent". Elle a estimé qu’"il serait erroné de penser que d’autres agences pourraient combler le déficit".

Notons que l’Unrwa gère des services indispensables dans les 12 camps de réfugiés du Liban, tels que les soins de santé, l’éducation et la collecte des déchets. Mme Klaus a ainsi mis le doigt sur l’urgence de la situation en indiquant qu’"une fois le financement épuisé, en l’espace de quelques jours, les rues des camps seront remplies d’ordures."