Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a presque enterré l’initiative de Bkerké, qui parraine des assises interchrétiennes dans l’espoir d’une position politique unifiée autour d’une feuille de route ramenant aux constantes libanaises. Le but de cette démarche est d’en finir avec les dysfonctionnements qui bloquent le pays depuis des années et de paver la voie à la tenue de la présidentielle.

Au cours d’une interview à Télé Liban, mercredi, M. Geagea n’a pas caché qu’il se fait peu d’illusions quant aux résultats de ces réunions qui se tiennent loin des feux de la rampe, en justifiant son scepticisme par les calculs inhérents au chef du CPL, Gebran Bassil.

"Je ne suis pas convaincu par ces rencontres, mais les FL y participent pour différentes raisons, principalement pour l’Église", a-t-il affirmé, soulignant qu’il "connaît bien les approches, les pratiques et les points de vue du Courant patriotique libre (CPL) lequel a été au pouvoir pendant près de 15 ans sans rien faire". Il n’a pas en revanche commenté la décision des Marada, dont le chef, Sleiman Frangié, est le candidat du tandem Amal-Hezbollah, à la tête de l’Etat, de ne pas s’associer aux discussions de Bkerké.

Pour que l’initiative du patriarcat maronite aboutisse, Samir Geagea, a préconisé un travail au niveau des formations chrétiennes qui se ressemblent. "Car, a-t-il dit, si le Hezbollah accepte de s’entendre avec Gebran Bassil sur un candidat autre que Sleiman Frangié à la présidence de la République, le chef du CPL s’empressera de le suivre".

Pour lui, il est "incontestable que Bassil utilise Bkerké pour se renflouer au plan politique". "Le courant qu’il préside n’a pas de ligne politique historique. Dans les années 90, il avait réussi à détruire la seule région libre dans le pays sous prétexte d’une "unification des armes" (…)puis en 2005, il a cautionné les armes illégales (du Hezbollah) sous prétexte de la faiblesse de l’Etat. Ce courant n’est pas fondé sur des constantes, mais sur des intérêts qui le poussent à s’associer à celui qui peut les lui assurer".

Par ailleurs, le chef des FL s’est dit prêt à des discussions autour d’un troisième candidat (autre que Sleiman Frangié et Jihad Azour) à la tête de l’Etat, mais "à condition que celui-ci soit doté des mêmes caractéristiques que M. Azour", le candidat de l’opposition et du CPL.