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Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a défrayé la chronique hier soir avec une vidéo qui a massivement circulé sur les réseaux sociaux. Le chef du gouvernement, croyant accueillir son homologue italienne, Giorgia Meloni, sur le tarmac de l’aéroport de Beyrouth, s’est rué pour saluer une membre de la délégation de cette dernière par erreur, la prenant pour la cheffe du gouvernement italien.
Toutefois, il faudrait lui pardonner cet incident diplomatique. Ce n’est tout de même pas sa faute que les deux femmes soient blondes! Comment pouvait-il distinguer une Italienne de l’autre? Franchement, fallait-il vraiment que l’accompagnatrice de Mme Meloni descende de l’avion avant elle? Il aurait été préférable que chacune d’entre elles épingle un badge nominatif sur sa veste, histoire de pouvoir les différencier. Ce n’est pas trop demander, enfin!
Il a fallu qu’une dame présente avec M. Mikati lui tapote discrètement sur l’épaule pour lui dire qu’il s’était trompé et qu’il avait hâtivement fait la bise à la mauvaise personne, pour que ce dernier se retourne et attende que Mme Meloni descende de l’avion pour l’escorter vers le pavillon d’honneur. Loin d’être mortifié par cette erreur sexiste, misogyne et embarrassante pour lui et pour le pays qu’il représente, le Premier ministre a eu l’audace de rire de sa bêtise et de son manque de professionnalisme, prétendant que ce n’était qu’un petit accident de parcours ou une petite anecdote qu’il pourra raconter à ses amis à huis clos.
Tout comme le personnage incarné par Pierre Richard dans le célèbre film de Francis Veber, M. Mikati prétendra avoir été distrait et s’amusera à inventer des excuses aussi insipides que ridicules pour se sortir de ce pétrin diplomatique. À l’heure où le Liban a plus que besoin d’alliés internationaux pour le sortir de sa crise multidimensionnelle et de la guerre qui sévit, le chef de l’Exécutif et les membres de son cabinet se surpassent pour se faire tourner en dérision au lieu d’œuvrer inlassablement pour le salut du pays. Entre Abdallah Bou Habib et Najib Mikati, l’attente risque d’être longue…
