Le patriarche maronite, Béchara Raï, a dénoncé mercredi "le torpillage de la Constitution à des fins personnelles, comme c’est le cas avec la présidentielle". Selon lui, cette échéance est "prise en otage pour des considérations personnelles et sectaires, sans tenir compte de la désintégration de l’État et de la pauvreté qui y sévit".

Pour le patriarche, cette situation porte atteinte aux "spécificités constitutionnelles du Liban".

Mgr Raï a, à cet égard, dénoncé les pratiques contraires à l’article 9 de la Constitution, selon lequel "l’État respecte toutes les religions et confessions et en garantit et protège le libre exercice, à condition de ne pas porter atteinte à l’ordre public". Il a ainsi rappelé le principe de "la séparation de la religion et de l’État au Liban". Par conséquent, "il n’existe pas de religion d’État au Liban", le fondement de la Constitution étant d’ordre uniquement civil.

Se référant toujours à la Constitution, Mgr Raï a rappelé que celle-ci garantit "le pluralisme culturel et religieux". Et c’est de ce pluralisme que "découlent les libertés publiques du système libanais".

Il a rappelé, dans le même contexte, que selon le Pacte national de 1943, repris par les accords de Taëf en 1989 et introduit dans la Constitution en 1990, tout pouvoir qui contredit ce pacte "n’est pas légitime". Mgr Raï a conclu en soulignant que ce pacte repose sur deux éléments: la neutralité du Liban et la participation équilibrée et égalitaire à la gouvernance et à l’administration du pays.

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