Le premier ministre chypriote, Nikos Christodoulides, doit s’entretenir, dimanche, avec la présidente de l’Union européenne (UE), Ursula von der Leyen, à Athènes. À l’ordre du jour, le flux de migrants syriens en provenance du Liban. Nicosie veut solliciter l’aide de Bruxelles pour régler ce dossier.

Mardi, le président chypriote, qui est également Premier ministre, avait déjà appelé l’Union européenne à prendre des mesures plus strictes pour mettre un terme au flux de migrants clandestins, à majorité syrienne, à partir du Liban. M. Christodoulides avait notamment déclaré que le Liban de doit pas "exporter" son problème de migration.

Dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian, dimanche, le ministre chypriote de l’Intérieur, Constantinos Ioannou, a déclaré être convaincu que le Liban doit bénéficier d’une aide financière de l’UE similaire à celle accordée à l’Égypte. (En mars, l’UE a conclu un pacte de 7,4 milliards d’euros avec l’Égypte, en échange d’une réduction des flux de réfugiés vers l’Europe).

Le ministre chypriote de l’Intérieur a précisé que l’île augmentait sa capacité d’accueil des réfugiés avec des fonds de l’UE, mais qu’elle souhaitait également que Bruxelles déclare certaines parties de la Syrie sûres pour le rapatriement des réfugiés, dans le cadre d’une réévaluation plus large des politiques migratoires.

"Les réfugiés sont mal informés par les réseaux de passeurs et ne savent pas que Chypre ne fait pas partie de l’espace Schengen (l’espace européen où le contrôle des frontières est supprimé). Ils pensent, qu’une fois ici, ils pourront prendre le train pour Berlin."

M. Ioannou a ajouté que l’arrivée de bateaux était incessante et que les dirigeants de l’île discuteraient également de la possibilité d’offrir une assistance technique supplémentaire pour lutter contre les flux de migrants irréguliers lors d’une visite, lundi, au Liban.

Rappelons que le président chypriote, Nikos Christodoulides, est attendu au Liban, lundi, à la tête d’une délégation ministérielle comprenant son ministre de l’Intérieur et des Affaires étrangères, Konstantinos Kombos.

Le premier ministre sortant, Najib Mikati, s’était déclaré surpris jeudi par les prémices d’une crise diplomatique avec Chypre autour de ce dossier ajoutant qu’il avait demandé à son homologue chypriote de faire pression sur l’Union européenne pour aider le Liban à rapatrier les migrants illégaux.

La semaine dernière, 15 bateaux transportant 800 personnes ont fait le voyage de 10 heures depuis le Liban. La plupart des passagers étaient de jeunes hommes, mais il y avait aussi 100 enfants non accompagnés pour lesquels le gouvernement chypriote a dû assurer une tutelle, selon le ministre chypriote.

Toujours selon The Guardian, plus de 2.000 personnes ont traversé le couloir maritime entre le Liban et Chypre au cours du premier trimestre de 2024, contre 78 à la même période en 2023, selon les chiffres publiés par le ministère chypriote de l’Intérieur.

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