Le bloc parlementaire du Renouveau assistera à la réunion convoquée pour mercredi par le président de la Chambre, Nabih Berry, pour discuter du don d’un milliard d’euros que l’Union européenne compte accorder au Liban pour l’aider à gérer le dossier de la présence massive de Syriens sur son sol, ont confirmé les députés Michel Moawad et Achraf Rifi.

M. Moawad et Rifi ont tenu, place de l’Étoile, lundi, une conférence de presse consacrée à la question des migrants syriens présents sur le sol libanais. Ils se sont félicités de la convocation d’une réunion parlementaire consacrée à ce dossier "car il est nécessaire d’avoir une discussion nationale sur la question des réfugiés", a déclaré M. Moawad.

Le parlementaire a indiqué que la présence de son bloc, mercredi dans l’hémicycle, "n’est pas seulement motivée par le débat autour du don européen au Liban, mais, dans un sens plus large, pour discuter de la collusion du gouvernement dans cette affaire qui représente une menace pour la sécurité, l’économie et la stabilité du Liban". Il a dénoncé dans ce cadre le comportement du gouvernement libanais qui "ne semble pas intéressé par le règlement de la crise des migrants et déplacés syriens, et qui fait preuve d’irresponsabilité en renonçant à la souveraineté" libanaise.

M. Moawad a relevé qu’"il a suffi que 4.000 migrants syriens clandestins débarquent entre décembre et la mi-avril à Chypre, pour pousser ce pays à agir", déplorant ainsi le fait "que le Liban, de son côté, doive supporter la présence de deux millions de personnes déplacées, dont la plupart sont entrées illégalement sur son territoire".

"La priorité de l’Europe est de se protéger de l’immigration illégale, et c’est au gouvernement libanais de mener une politique souveraine pour protéger le Liban, et non à l’Europe. Il doit refuser de financer le séjour des Syriens au Liban et financer leur retour en Syrie. Le gouvernement doit développer une politique nationale claire et faire pression sur la communauté internationale pour garantir des conditions sérieuses de retour", a-t-il aussi défendu.

"Les Syriens en situation irrégulière doivent être expulsés. La loi doit être appliquée et les frontières doivent être contrôlées en coordination avec la communauté internationale afin de mettre en œuvre la résolution 1680 (17 mai 2006) du Conseil de sécurité des Nations unies", a ajouté M. Moawad. Le texte en question "encourage la Syrie à répondre positivement à la demande du Liban de délimiter les frontières communes et d’établir des relations diplomatiques, dans le but d’affirmer la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique du pays".

Il a préconisé la mise en place d’une "commission ministérielle pour traiter, de manière transparente, de la question des déplacés", avant d’estimer que la loi César, relative aux sanctions contre la Syrie, ne doit pas entraver l’aide humanitaire aux Syriens".

À son tour, le député Achraf Rifi a souligné que la question de la présence syrienne "ne peut pas être abordée par des palliatifs mais dans un esprit de fraternité, de respect du pluralisme libanais et du partenariat islamo-chrétien".

Il a ensuite indiqué que "le règlement de ce dossier ne relève pas du ministère des Déplacés", avant de proposer "l’élaboration d’un plan stratégique et la mise en place d’une cellule de crise dirigée par l’armée pour un suivi efficace".

M. Rifi a conclu en appelant à "un retour rapide, sûr et digne des Syriens déplacés, tout en préservant l’équilibre démographique du Liban".

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