Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a de nouveau plaidé pour une stratégie qui consiste à encourager les Syriens établis au Liban à prendre la mer pour se rendre en Europe.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a de nouveau avancé une solution en trois étapes au dossier de la présence syrienne massive au Liban. Il a appelé les autorités libanaises à faciliter le départ des migrants syriens vers l’Europe par voie de mer, à établir des contacts directs avec Damas pour un règlement de ce dossier et à exercer des pressions sur les États-Unis pour une abrogation de la loi César qui impose des sanctions au régime de Bachar el-Assad.
Dans un discours qu’il a prononcé lundi, à la mémoire d’un des cadres de son parti, Moustapha Badreddine, (tué le 13 mai 2016 à Damas et considéré par le Tribunal spécial pour le Liban comme le cerveau de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005, dans un attentat à la camionnette piégée), Hassan Nasrallah s’est penché sur le dossier de la présence syrienne, en prévision du débat parlementaire de mercredi, et s'est attardé sur celui de la guerre entre le Hamas et Israël à Gaza.
Pour ce qui est du premier, il s’est gardé de commenter le don européen d’un milliard d’euros, censé, aux yeux de Bruxelles, aider le Liban à supporter l’insoutenable poids de près de deux millions Syriens sur son territoire. Une politique que le Hezb a de toute évidence choisi d’adopter puisqu’aucun cadre ou député de ce parti n’a formulé la moindre observation sur cette donation, annoncée par la présidente de l’Union européenne, Sandra De Waele, lors de sa visite, le 2 mai, à Beyrouth.
Si le Liban veut régler une fois pour toutes le dossier de la présence syrienne, il doit, selon Hassan Nasrallah, adopter la stratégie qu’il avait préconisée une première fois dans son discours du début du mois d’octobre 2023.
Selon lui, «la réunion parlementaire de mercredi est une occasion pour que les députés présentent des solutions concrètes». Les parlementaires doivent débattre ce jour-là du don européen et adopter une recommandation à ce sujet.
Se félicitant encore une fois du «consensus libanais autour du dossier des réfugiés syriens», Hassan Nasrallah a souligné qu’«une solution efficace» consisterait à suivre la stratégie qu’il préconise.
Accusant l’Occident, et particulièrement Washington, de bloquer ce dossier, il a rappelé qu’il avait lui-même mené des contacts avec les autorités syriennes pour rapatrier les réfugiés vers la région de Qosseir, à la frontière avec le Liban, lorsque celle-ci est passée sous son contrôle. Selon lui, «ce sont des ONG libanaises, financées par l’Occident et le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, qui avaient empêché ce retour». Il en a profité pour esquinter le 14 Mars, accusant cette coalition de s’être opposée au retour des réfugiés syriens vers les zones dans lesquelles les combats entre les forces du régime, soutenues par le Hezbollah, et les rebelles ou le groupe État islamique avaient cessé. Une demi-vérité puisque Hassan Nasrallah a omis de préciser que les composantes du 14 Mars avaient mis en garde, à l’époque, contre le rapatriement des opposants syriens qui s’étaient réfugiés au Liban avec leurs familles, de peur qu’ils ne soient liquidés par le régime d’Assad.
Le chef du Hezb a proposé de nouveau la mise en place d’une commission parlementaire qui aurait pour mission d’effectuer une tournée auprès des décideurs internationaux, afin de plaider la cause du Liban dans ce dossier. Mais, pour lui, la solution radicale passe à travers des pressions «directes» exercés sur ces derniers. Selon Hassan Nasrallah, le Liban devrait lancer un appel pour la suppression des sanctions imposées à la Syrie «qui n’a pas besoin d’aides internationales et qui a le potentiel et les moyens nécessaires pour subvenir aux besoins de son peuple». Une initiative qui devrait, à ses yeux, être associée à celle de «faciliter le départ des Syriens établis au Liban vers l’Europe, par voie de mer». Il a cependant relevé qu’une telle démarche nécessite «une décision politique courageuse» qui relève de l’Exécutif libanais.
Hassan Nasrallah a dit estimer, dans ce contexte, que les services libanais de sécurité, notamment la Sûreté générale, ne peuvent pas régler, seuls, le problème de la présence syrienne illégale, répondant ainsi indirectement aux Forces libanaises.
«Victoires palestiniennes et défaites israéliennes»
Abordant ensuite la guerre à Gaza, il s’est longuement étendu sur «les victoires politiques enregistrées par les Palestiniens», dans une nouvelle tentative de minimiser l’importance du coût exorbitant que le peuple de Gaza paie à cause de l’opération militaire lancée par le Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.
Selon lui, «le fait qu’au huitième mois de la guerre, la réalité sur le terrain ait changé, la Palestine et les droits des Palestiniens étant devenus au cœur de l’actualité dans le monde entier» constitue «une véritable victoire». Il a surtout rappelé les votes aux Nations unies en faveur de l’adhésion de la Palestine au statut de membre de plein droit de l’ONU, ainsi que les manifestations estudiantines aux États-Unis et en France contre Israël.
Hassan Nasrallah s’est également étendu sur «l’irritation» du chef de la mission diplomatique israélienne, vendredi, à l’ONU, «où il a déchiré la charte de cette organisation» pour contester la majorité favorable à l’adhésion de la Palestine. Cette attitude révèle, selon Hassan Nasrallah, «le peu de cas que Tel Aviv fait de la résolution 1701 du Conseil de sécurité». Le chef du Hezbollah a, dans le même ordre d’idées, vu dans le portrait de Yahia Sinwar, chef du Hamas, brandi à l’ONU, «une autre victoire pour les Palestiniens».
Selon lui, «une action diplomatique n’aurait jamais pu déboucher sur ces résultats».
Hassan Nasrallah s’est par ailleurs déchaîné contre certains médias et analystes arabes qui «transforment les défaites israéliennes en victoires» ou «qui présentent Israël comme étant le “seul État” démocratique dans la région». Pour lui, Tel Aviv «n’a pu atteindre aucun de ses objectifs annoncés». Pour étayer ce point, il s’est lancé dans une longue analyse de la stratégie officielle du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et de la contestation interne qu’elle suscite, pour arriver à la conclusion selon laquelle «la Palestine mène aujourd’hui la bataille la plus importante, qui lui permettra d’atteindre ses objectifs». Une bataille qui justifie, selon lui, «les sacrifices, en termes de pertes humaines et de dégâts matériels, auxquels les Palestiniens ont consenti».
Il a ensuite minimisé l’importance de l’opposition américaine au projet d’offensive de Benjamin Netanyahou contre Rafah, au sud de Gaza, partant du principe que Washington ne lâchera «jamais» Tel Aviv.
Hassan Nasrallah s’est encore une fois efforcé de souligner l’importance du «front de soutien libanais à Gaza», ignorant, comme à chaque fois, le vaste mouvement d’opposition libanaise à la destruction gratuite du Liban-Sud, à cause d’une guerre qui ne concerne pas les Libanais.
«Le front de soutien libanais, lui aussi, est en train de changer la donne, et tous l’ont reconnu, les Américains, les Français et même les Israéliens», a-t-il dit, indiquant que «les Américains ont expliqué à Tel Aviv qu’il n’y aura pas de solution pour le nord israélien sans un cessez-le-feu à Gaza». «Le but de ce front est d’exercer une pression pour que ce cessez-le-feu soit instauré. Pour que les habitants du nord israélien puissent rentrer chez eux, notamment avant le début de l’année scolaire, en septembre, il faut que les Israéliens exercent des pressions sur leur gouvernement pour un cessez-le-feu», a-t-il ajouté. Il a promis de développer davantage la question du Liban-Sud, lors de son discours prévu le 25 mai, date anniversaire du retrait israélien du Liban-Sud en 2000.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a de nouveau avancé une solution en trois étapes au dossier de la présence syrienne massive au Liban. Il a appelé les autorités libanaises à faciliter le départ des migrants syriens vers l’Europe par voie de mer, à établir des contacts directs avec Damas pour un règlement de ce dossier et à exercer des pressions sur les États-Unis pour une abrogation de la loi César qui impose des sanctions au régime de Bachar el-Assad.
Dans un discours qu’il a prononcé lundi, à la mémoire d’un des cadres de son parti, Moustapha Badreddine, (tué le 13 mai 2016 à Damas et considéré par le Tribunal spécial pour le Liban comme le cerveau de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005, dans un attentat à la camionnette piégée), Hassan Nasrallah s’est penché sur le dossier de la présence syrienne, en prévision du débat parlementaire de mercredi, et s'est attardé sur celui de la guerre entre le Hamas et Israël à Gaza.
Pour ce qui est du premier, il s’est gardé de commenter le don européen d’un milliard d’euros, censé, aux yeux de Bruxelles, aider le Liban à supporter l’insoutenable poids de près de deux millions Syriens sur son territoire. Une politique que le Hezb a de toute évidence choisi d’adopter puisqu’aucun cadre ou député de ce parti n’a formulé la moindre observation sur cette donation, annoncée par la présidente de l’Union européenne, Sandra De Waele, lors de sa visite, le 2 mai, à Beyrouth.
Si le Liban veut régler une fois pour toutes le dossier de la présence syrienne, il doit, selon Hassan Nasrallah, adopter la stratégie qu’il avait préconisée une première fois dans son discours du début du mois d’octobre 2023.
Selon lui, «la réunion parlementaire de mercredi est une occasion pour que les députés présentent des solutions concrètes». Les parlementaires doivent débattre ce jour-là du don européen et adopter une recommandation à ce sujet.
Se félicitant encore une fois du «consensus libanais autour du dossier des réfugiés syriens», Hassan Nasrallah a souligné qu’«une solution efficace» consisterait à suivre la stratégie qu’il préconise.
Accusant l’Occident, et particulièrement Washington, de bloquer ce dossier, il a rappelé qu’il avait lui-même mené des contacts avec les autorités syriennes pour rapatrier les réfugiés vers la région de Qosseir, à la frontière avec le Liban, lorsque celle-ci est passée sous son contrôle. Selon lui, «ce sont des ONG libanaises, financées par l’Occident et le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, qui avaient empêché ce retour». Il en a profité pour esquinter le 14 Mars, accusant cette coalition de s’être opposée au retour des réfugiés syriens vers les zones dans lesquelles les combats entre les forces du régime, soutenues par le Hezbollah, et les rebelles ou le groupe État islamique avaient cessé. Une demi-vérité puisque Hassan Nasrallah a omis de préciser que les composantes du 14 Mars avaient mis en garde, à l’époque, contre le rapatriement des opposants syriens qui s’étaient réfugiés au Liban avec leurs familles, de peur qu’ils ne soient liquidés par le régime d’Assad.
Le chef du Hezb a proposé de nouveau la mise en place d’une commission parlementaire qui aurait pour mission d’effectuer une tournée auprès des décideurs internationaux, afin de plaider la cause du Liban dans ce dossier. Mais, pour lui, la solution radicale passe à travers des pressions «directes» exercés sur ces derniers. Selon Hassan Nasrallah, le Liban devrait lancer un appel pour la suppression des sanctions imposées à la Syrie «qui n’a pas besoin d’aides internationales et qui a le potentiel et les moyens nécessaires pour subvenir aux besoins de son peuple». Une initiative qui devrait, à ses yeux, être associée à celle de «faciliter le départ des Syriens établis au Liban vers l’Europe, par voie de mer». Il a cependant relevé qu’une telle démarche nécessite «une décision politique courageuse» qui relève de l’Exécutif libanais.
Hassan Nasrallah a dit estimer, dans ce contexte, que les services libanais de sécurité, notamment la Sûreté générale, ne peuvent pas régler, seuls, le problème de la présence syrienne illégale, répondant ainsi indirectement aux Forces libanaises.
«Victoires palestiniennes et défaites israéliennes»
Abordant ensuite la guerre à Gaza, il s’est longuement étendu sur «les victoires politiques enregistrées par les Palestiniens», dans une nouvelle tentative de minimiser l’importance du coût exorbitant que le peuple de Gaza paie à cause de l’opération militaire lancée par le Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.
Selon lui, «le fait qu’au huitième mois de la guerre, la réalité sur le terrain ait changé, la Palestine et les droits des Palestiniens étant devenus au cœur de l’actualité dans le monde entier» constitue «une véritable victoire». Il a surtout rappelé les votes aux Nations unies en faveur de l’adhésion de la Palestine au statut de membre de plein droit de l’ONU, ainsi que les manifestations estudiantines aux États-Unis et en France contre Israël.
Hassan Nasrallah s’est également étendu sur «l’irritation» du chef de la mission diplomatique israélienne, vendredi, à l’ONU, «où il a déchiré la charte de cette organisation» pour contester la majorité favorable à l’adhésion de la Palestine. Cette attitude révèle, selon Hassan Nasrallah, «le peu de cas que Tel Aviv fait de la résolution 1701 du Conseil de sécurité». Le chef du Hezbollah a, dans le même ordre d’idées, vu dans le portrait de Yahia Sinwar, chef du Hamas, brandi à l’ONU, «une autre victoire pour les Palestiniens».
Selon lui, «une action diplomatique n’aurait jamais pu déboucher sur ces résultats».
Hassan Nasrallah s’est par ailleurs déchaîné contre certains médias et analystes arabes qui «transforment les défaites israéliennes en victoires» ou «qui présentent Israël comme étant le “seul État” démocratique dans la région». Pour lui, Tel Aviv «n’a pu atteindre aucun de ses objectifs annoncés». Pour étayer ce point, il s’est lancé dans une longue analyse de la stratégie officielle du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et de la contestation interne qu’elle suscite, pour arriver à la conclusion selon laquelle «la Palestine mène aujourd’hui la bataille la plus importante, qui lui permettra d’atteindre ses objectifs». Une bataille qui justifie, selon lui, «les sacrifices, en termes de pertes humaines et de dégâts matériels, auxquels les Palestiniens ont consenti».
Il a ensuite minimisé l’importance de l’opposition américaine au projet d’offensive de Benjamin Netanyahou contre Rafah, au sud de Gaza, partant du principe que Washington ne lâchera «jamais» Tel Aviv.
Hassan Nasrallah s’est encore une fois efforcé de souligner l’importance du «front de soutien libanais à Gaza», ignorant, comme à chaque fois, le vaste mouvement d’opposition libanaise à la destruction gratuite du Liban-Sud, à cause d’une guerre qui ne concerne pas les Libanais.
«Le front de soutien libanais, lui aussi, est en train de changer la donne, et tous l’ont reconnu, les Américains, les Français et même les Israéliens», a-t-il dit, indiquant que «les Américains ont expliqué à Tel Aviv qu’il n’y aura pas de solution pour le nord israélien sans un cessez-le-feu à Gaza». «Le but de ce front est d’exercer une pression pour que ce cessez-le-feu soit instauré. Pour que les habitants du nord israélien puissent rentrer chez eux, notamment avant le début de l’année scolaire, en septembre, il faut que les Israéliens exercent des pressions sur leur gouvernement pour un cessez-le-feu», a-t-il ajouté. Il a promis de développer davantage la question du Liban-Sud, lors de son discours prévu le 25 mai, date anniversaire du retrait israélien du Liban-Sud en 2000.
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