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L’émissaire spécial du président français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, est attendu mardi à Beyrouth pour inaugurer une nouvelle phase du processus visant à débloquer la présidentielle, le pays étant sans chef de l’État depuis la fin du mandat de l’ancien président Michel Aoun, le 31 octobre 2022.

Selon une source diplomatique occidentale, la visite de Le Drian, la première en plus de cinq mois, intervient après qu’ont été aplanis, en grande partie, deux obstacles majeurs qui entravaient tout progrès au niveau de ce dossier.

"Il y a quelques mois, M. Le Drian n’avait aucune raison de venir, souligne-t-on à Ici Beyrouth. Mais aujourd’hui, il revient dans le cadre des efforts déployés par le Quintette (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte et Qatar). Nous faisons des progrès concernant la séance électorale avec des tours successifs. Nous savons aussi que des consultations auront lieu en amont de cette séance."

"Nous pouvons dire que les principaux problèmes sont en train d’être réglés d’une manière ou d’une autre, assure-t-on dans les mêmes milieux. Avec la visite de (Le Drian), nous passerons donc à une nouvelle étape." D’après la source susmentionnée, les différentes forces politiques ont donné des garanties pour assurer le quorum de la séance électorale.

La prochaine étape du processus visant à mettre fin à la longue vacance à la tête de l’État consiste à définir le profil et le programme politique du futur président de la République. L’ancien ministre français des Affaires étrangères avait demandé, à l’été 2023, aux différents blocs parlementaires de définir les critères, le profil et l’agenda du candidat à la présidence. "M. Le Drian effectue cette visite au Liban précisément pour lancer cette nouvelle étape du processus visant à aider les Libanais à organiser cette échéance", selon la source.

Concernant les informations rapportées dans certains médias sur un éventuel Doha 2, similaire à la conférence qui s’était tenue à Doha en 2008 et qui avait débouché sur l’élection de Michel Sleiman à la tête de l’État, on affirme que la communauté internationale n’est pas favorable à cette logique de "partage du gâteau".

"Notre logique est très claire, insiste-t-on dans les milieux diplomatiques occidentaux. La première étape consiste à élire un président de la République, la deuxième à nommer un Premier ministre et la troisième à élaborer un plan structurel de réformes globales pour l’économie, l’administration et l’ensemble de la situation au Liban."

D’après cette source, "c’est aux Libanais de proposer les noms des candidats". De leur côté, Jean-Yves Le Drian et les ambassadeurs du Quintette concentreront leurs discussions sur le profil du président et l’agenda pour les prochaines années.

Lors de sa courte visite au Liban, M. Le Drian devrait s’entretenir avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, le président du Parlement, Nabih Berry, et les députés du bloc de la Modération dont l’initiative pour l’élection présidentielle s’aligne sur les efforts du Quintette.