Le patriarche maronite, Béchara Raï, a déclaré samedi que la division entre les Libanais est due à un manque de confiance, ce qui entrave les efforts pour initier un dialogue national sincère.

Au cours du forum intitulé "Le Liban: de la scène du conflit à la patrie en devenir", organisé par le groupe Renouveau pour la patrie, le patriarche a déclaré: "N’est-il pas temps pour nous d’agir en véritables hommes d’État et d’élire immédiatement un président qui rétablira la confiance" et remettra le pays sur la bonne voie?

Mgr Raï a indiqué que les Libanais avaient mal choisi leurs représentants lors des élections (législatives en 2022, Ndlr). Il a aussi précisé que la société libanaise est devenue réticente aux solutions et familière avec les problèmes, ce qui rend les crises plus faciles à gérer que la recherche de solutions. "Les éléments fondamentaux qui constituent une nation sont ceux qui divisent actuellement les Libanais", a poursuivi le patriarche maronite.

Pour sa part, le patriarche grec-catholique, Youssef Absi, a rappelé l’époque révolue, où la religion ne constituait pas une barrière, ni un motif de désaccord ou de division. "Après avoir établi une patrie, nous glissons vers l’établissement de provinces ou d’émirats", a poursuivi Mgr Absi, soulignant la différence entre système confessionnel et mentalité confessionnelle.

"Renouveau pour la patrie" est le groupe des instances de la communauté grecque-catholique libanaise. Leur but est de proposer des politiques, des solutions et des idées pour le bon fonctionnement du pays. "C’est le rôle historiquement modérateur des grecs catholiques", précise Charles Arbid, président du Conseil économique, social et environnemental libanais (CESEL), dans l’émission Ici Eco sur Ici Beyrouth.

Selon M. Arbid, le groupe auquel il appartient est un groupe républicain et centriste, au sens européen du terme. Son objectif est de promouvoir un pays unifié et décentralisé. "Il faut réfléchir à une nouvelle loi électorale, car celle qui existe ne représente pas les minorités", a-t-il précisé.

Son mouvement vise à encourager la participation des jeunes (grecs-catholiques notamment) dans la réflexion et les décisions nationales, afin de favoriser leur sentiment d’appartenance à l’État.

Au cours du Forum, les invités seront appelés à donner leur opinion sur comment passer d’une scène de conflit à une patrie. Ils aborderont aussi l’enjeu de rendre le Liban plus stable et plus attractif.

M. Arbid a précisé que les invités sont issus de différents bords et que l’idée du Forum est d’écouter leurs opinions sur ces problématiques.

Un rapport sera publié à l’issue du forum.

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