Le procureur général par intérim près la Cour de cassation, le juge Jamal Hajjar, a chargé les services de renseignements de l’armée, la branche de renseignements des Forces de sécurité intérieure et la Sûreté de l’État de mener l’enquête sur l’attaque qui a visé, mercredi matin, l’ambassade des États-Unis à Awkar.

Le juge Hajjar, qui s’est saisi du dossier, a souligné à notre confrère Houna Loubnan, que les résultats de l’enquête ne sont pas encore définitifs. Il a ainsi noté que la manière dont l’assaillant s’est procuré les armes et a pu parvenir au périmètre de l’ambassade en déjouant l’attention des forces de l’ordre n’a toujours pas été bien établie. Le magistrat Hajjar a, par ailleurs, indiqué que les enquêteurs interrogent le père, les frères et les amis de l’assaillant pour savoir s’il était impliqué dans une cellule terroriste.

Certains médias ont évoqué, à cet égard, que l’assaillant "a agi de son propre chef sans l’appui d’une cellule terroriste". Ils ont expliqué qu’"il a acheté les armes et les munitions de son propre argent et qu’il a repéré l’ambassade américaine en ayant recours à Google".

Selon Houna Loubnan, le juge Hajjar a ordonné le visionnage des enregistrements de toutes les caméras de surveillance installées sur les murs de l’ambassade et sur les bâtiments situés dans le périmètre pour identifier la manière dont il a atteint les lieux.

Alors que certains médias ont évoqué la possibilité que trois ou quatre personnes soient impliquées dans cette attaque, de source judiciaire on dément ces informations. Selon cette source, "l’assaillant est un ressortissant syrien, identifié comme Qais Farraj" et "vit dans la Békaa".

"Toutes les informations recueillies et les enregistrements des caméras de surveillance montrent que l’assaillant a agi seul, affirme-t-on dans les mêmes milieux à Houna Loubnan. Il vit avec sa famille dans le village d’Al-Suwairi, dans la Békaa. Il s’est rendu à Beyrouth dans un bus de transport public et a pris un taxi jusqu’à Awkar. Il est descendu à quelques centaines de mètres de l’ambassade. Il a emprunté les passages forestiers et a sorti sa mitrailleuse avant de s’approcher de la muraille de l’ambassade et d’ouvrir le feu en direction du bâtiment."

Selon la même source, il a tiré pendant quinze minutes avant d’être neutralisé par des militaires. Il a tiré des dizaines de balles sur la muraille de l’ambassade, l’entrée réservée aux visiteurs et celle des voitures. Il a été blessé et transporté à l’hôpital.

Mercredi, à la suite de l’attaque, l’armée a effectué des perquisitions dans le village d’Al-Suwairi. Selon des informations que Houna Loubnan a pu obtenir, le frère de l’assaillant a été arrêté pour les besoins de l’enquête pour savoir si Qais Farraj fait partie d’une cellule terroriste qui agit au Liban. A également été arrêté le cheikh Malek Geha, l’imam de la mosquée Abou Bakr al-Siddik à Majdel Anjar, qui prodiguait des enseignements religieux à Qais Farraj.