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Tous s’accordent sur la définition des fonctions régaliennes de l’État souverain, au premier rang desquelles figurent la politique étrangère, la politique de défense, l’économie, la politique monétaire, et bien d’autres encore. Tels sont les principaux axes d’étude pour les étudiants en sciences politiques dès leur première année universitaire, dans le cadre de leur programme de spécialisation.

Partant, les débats au Liban concernant ces questions ne reposent pas sur des considérations théoriques, mais plutôt sur le rôle intrinsèque de l’État dans l’exécution de ses fonctions, tel que défini par la Constitution et les lois fondamentales. Cette approche est d’ailleurs adoptée dans de nombreux pays où les gouvernements exercent ces fonctions de manière monopolistique, bien que cette monopolisation ne soit pas comparable aux monopoles commerciaux ou aux pratiques mercantilistes.

Le Liban ne devrait pas déroger à ces principes fondamentaux, surtout étant donné son contexte géopolitique avec des voisins malveillants (une réalité peu fréquente entre États voisins). Bien que ces "voisins" diffèrent considérablement dans leur identité – l’arabisme de Damas et l’entité de l’État hébreu – la souveraineté du Liban ne peut être sujette à la fragmentation ou à la division. L’essentiel est que le Liban puisse maintenir sa souveraineté et son indépendance face à toute atteinte extérieure.

En réalité, le Liban a besoin d’un laps de temps considérable pour consolider les opportunités lui permettant de faire face aux défis extérieurs, qui persistent depuis l’obtention de son indépendance nationale en 1943. Le Liban mérite d’exister dans sa forme, avec son pluralisme distinctif et sa diversité séduisante, qui demeurent des atouts fondamentaux.

Cependant, les Libanais n’ont pas encore trouvé de solutions appropriées pour gérer cette diversité, afin d’éviter la domination d’un groupe sur un autre et de prévenir toute forme de marginalisation politique, économique et sociale.

Toutefois, cet "exercice" – le débat actuel sur la gestion du pluralisme, de la diversité, de la politique étrangère et de la défense – doit se poursuivre. De plus, tout doit être mis en œuvre pour trouver les conditions propices à l’obtention de résultats garantissant la stabilité et renforçant la capacité du Liban à faire face aux menaces extérieures, quelle que soit leur provenance, tout en préservant la paix civile et la stabilité interne.

L’histoire a montré que toute tentative de manipulation des équilibres internes ne conduit qu’à des pertes inutiles en vies humaines pour tous les Libanais, une réalité que nous ne devons pas ignorer.

À l’heure où le Sud-Liban est en feu, ses villages et ses habitations détruites, ses forêts ravagées par le feu, il est urgent de mettre de côté les débats internes sur des questions controversées. En ces temps difficiles, l’accent doit être mis sur le renforcement de l’unité interne pour empêcher Israël d’exploiter les tensions locales et d’attiser les discordes. En effet, Israël a longtemps usé de cette stratégie pour semer la division et la discorde dans la région.

Les divergences d’opinions entre les Libanais sont monnaie courante, un attribut de leur système "démocratique", malgré sa fragilité. Il est, plus que jamais nécessaire, de resserrer les rangs et de transcender les querelles de clochers ainsi que les sensibilités sectaires.

Peut-être que la première étape pour y parvenir rapidement serait de procéder sans tarder à l’élection d’un nouveau président, sans atermoiements ni hésitation.

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