Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, a souligné que la véritable crainte est "le laxisme vis-à-vis de la vacance présidentielle" estimant que "ce dossier doit être séparé des autres".

M. Bassil s’est exprimé au terme d’une visite qu’il a rendue dimanche au patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, à Bkerké, à la tête d’une délégation du parti.

Le chef du CPL a estimé qu’il existe "un processus visant à empêcher et à bloquer l’élection d’un président de la République", ajoutant "qu’après un an d’attente (depuis la dernière séance électorale qui s’était soldée par un échec, le 14 juin 2023, ndlr), nous devons déployer nos efforts pour nous accorder sur un président capable de construire un État et protéger le Liban".

M. Bassil a encore une fois imputé le manque d’initiative et le blocage de la présidentielle à ses adversaires politiques, indiquant que son parti était "prêt à s’unir avec les autres forces et les blocs chrétiens à cet effet, mais que Mgr Raï n’a pas été capable de lancer une telle initiative, car certaines forces politiques n’en veulent pas".

Par ailleurs, le chef de la formation aouniste a stigmatisé "la permissivité du pouvoir judiciaire". Il a ainsi commenté la décision du procureur de la République par intérim, Jamal Hajjar, de dessaisir la procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, des dossiers sur lesquels elle planchait pour cause de comportements non conformes aux règles de la profession.

"Dans quelle mesure un juge peut-il émettre un mandat d’arrêt en dehors de la loi et être soutenu par le Premier ministre?", s’est interrogé M. Bassil, avant de poursuivant: "Certains saluent une telle décision comme un coup porté au CPL, mais nous ne nous tairons pas". Il est clair que M. Bassil s’oppose à la décison du juge Hajjar à l’encontre de Ghada Aoun, puisqu’il était le premier à profiter de ses frasques et de ses abus de pouvoir.

Il convient de rappeler toutefois que le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a adressé vendredi un mémorandum à tous les ministères, les administrations et les services pour leur demander de se plier aux instructions de M. Hajjar. Celui-ci a interdit aux différents services de sécurité de communiquer avec Ghada Aoun ou d’exécuter ses ordres, leur demandant de se référer désormais à l’avocat général près la cour d’appel du Mont-Liban.