L’importance des salles d’opération hybrides dans le domaine cardiologique était le sujet phare d’un congrès national qui s’est tenu récemment au Centre hospitalier de l’Université libano-américaine – hôpital Rizk (LAUMC- hôpital Rizk). Avec pour thème "Les interventions dans les salles d’opérations hybrides, entre complexité et sécurité", cette rencontre scientifique a été organisée par la faculté de médecine de l’Université libano-américaine (LAU), en coopération avec la Société libanaise de cardiologie et la Société libanaise de chirurgie vasculaire.

À juste titre, puisque les salles d’opération hybrides, une nouvelle technologie dans le monde, "ne sont pas encore très répandues au Liban", fait remarquer Georges Ghanem, chef du département de cardiologie du LAUMC- hôpital Rizk et président de la conférence. "Ce congrès a été organisé un an après avoir installé une telle salle à l’hôpital", poursuit-il à Ici Beyrouth.

"Les salles d’opération hybrides sont de grandes salles qui ont l’avantage d’être utilisées comme des laboratoires de cathétérisme cardiaque et d’être transformées en l’espace de quelques minutes en une salle d’opération, explique le Dr Ghanem. Les salles d’opérations hybrides sont également utilisées en chirurgie vasculaire."

Le congrès était également axé sur la cardiologie interventionnelle structurelle (actes en cardiologie réalisés par voie endovasculaire, en introduisant des cathéters et des sondes dans les artères et dans les veines, NDLR). "C’est une branche de la cardiologie qui est en plein essor et que nous avons introduite au LAUMC- hôpital Rizk en 2012", note le Dr Ghanem. Il souligne qu’à l’ordre du jour du congrès également "la maladie vasculaire qui a changé de forme et de technique".

"Dans 80% des cas, les spécialistes ont désormais recours à des interventions percutanées, qui sont moins invasives et, sur le plan technique, beaucoup plus avancées, constate-t-il. Ainsi, dans le cadre de cette rencontre, les cardiologues et les spécialistes de chirurgie vasculaire, issus des différents hôpitaux du Liban, ont pu partager les expertises et s’informer sur les nouveautés dans ces domaines."

Ce congrès a, par ailleurs, mis l’accent sur les défis que rencontrent les spécialistes, d’autant qu’il s’agit de techniques onéreuses, comme c’est le cas du TAVI (un acte chirurgical u cours duquel la valve aortique d’un patient est remplacée à cœur battant, NDLR). "Le coût de la prothèse peut atteindre les 25.000 dollars", précise le Dr Ghanem.

"La médecine au Liban va à plusieurs vitesses, ajoute-t-il. D’une part, il y a les patients qui peuvent s’offrir des soins de qualité et qui représentent près de 30% de la population. Paradoxalement, nous n’avons jamais autant effectué des interventions dans le domaine de la chirurgie cardiaque interventionnelle que ces derniers mois. D’autre part, la grande majorité de la population n’arrive pas à se soigner comme il se doit. On espérait qu’après la crise, une formule de couverture médicale plus viable pour les patients et les institutions vienne remplacer la Caisse nationale de sécurité sociale. Mais celle-ci a été revitalisée de manière archaïque, avec des tarifs désuets, qui ne profite pas aux patients. Donc, ce problème de prise en charge rend la tâche des spécialistes et des établissements hospitaliers difficile. C’est une lutte que nous menons au quotidien pour assurer les soins aux patients."

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