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Il est de plus en plus question, depuis quelques jours, d’une nouvelle initiative du Quintette (États-Unis, Arabie saoudite, France, Qatar, Égypte) visant à débloquer le dossier de la présidentielle.

Si elle se confirme, cette initiative serait actuellement menée à deux niveaux: saoudien et français. L’ambassadeur d’Arabie saoudite, Walid Boukhari, a tenu, à Beyrouth, une série d’entretiens qui ont été suivis de très près, en particulier avec le président du Parlement, Nabih Berry.

M. Boukhari s’est ensuite rendu en Arabie saoudite pour une visite familiale et devra reprendre ses consultations à son retour à Beyrouth.

Parallèlement, la France s’efforce activement de trouver une solution au blocage de la présidentielle. Celui-ci serait à l’ordre du jour d’une réunion que l’émissaire spécial du président Emmanuel Macron pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, actuellement en Arabie saoudite en sa qualité de directeur de l’Agence française de développement à AlUla tiendra, jeudi, avec Nizar al-Alaoula, conseiller auprès du cabinet royal saoudien et en charge du dossier libanais.

Selon les informations relayées, la France aurait demandé à l’Arabie saoudite d’intervenir notamment auprès des Forces libanaises pour les convaincre d’accepter le dialogue proposé par le président du Parlement, Nabih Berry, autour de la présidentielle. Paris estime qu’il s’agit, pour le moment, de la seule solution pour un déblocage de la présidentielle. Les Français considèrent que les Forces libanaises sont le seul parti à s’opposer encore à cette initiative et qu’un assouplissement de leur position pourrait constituer un facteur déterminant pour mettre fin à la vacance au palais de Baabda.

De sources au sein des Forces libanaises, on laisse cependant entendre qu’il n’est toujours pas question pour ce parti d’accepter des initiatives qui seraient en contradiction avec la Constitution. De mêmes sources, on souligne qu’il n’y a toujours aucune avancée concernant le dossier de la présidentielle et que les FL n’ont pas eu connaissance d’une éventuelle pression française. Selon elles, même si une telle initiative se mettait en place, elle ne serait pas nécessairement concluante, car les FL restent fermement attachées à la position exprimée à plusieurs reprises par leur chef, Samir Geagea: l’élection présidentielle doit se dérouler au Parlement et tout dialogue ne peut intervenir qu’après le scrutin et non en amont de celui-ci.

Dans ce contexte, de sources suivant de près l’action du Quintette, on indique que celui-ci ne cherche pas à imposer des choix aux parties libanaises quant à l’échéance présidentielle. Au contraire, il se contente de réaffirmer son engagement à déployer tous les efforts nécessaires pour parvenir à l’élection d’un président dans les plus brefs délais, sans intervenir dans les détails ou les arrangements relatifs à toute action, consultation ou dialogue qui seraient décidés. Pour le Quintette, l’important est que le Parlement tienne une réunion électorale avec des tours successifs jusqu’à l’élection d’un président capable de former un gouvernement efficace afin de sortir le Liban de ses crises et de préserver sa stabilité ainsi que ses relations avec le monde, notamment les pays arabes.

Selon ces sources, l’élection d’un président est devenue une nécessité impérieuse pour le Liban.  Seul un président légitime pourra représenter le pays dans des négociations régionales et garantir que le Liban ne soit pas impliqué dans les conflits de la région ni utilisé comme un champ de règlements de comptes.

Il est crucial que ce président veille à préserver l’intérêt du Liban et des Libanais en évitant d’entraîner le pays dans les turbulences régionales.

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