La force Al-Radwan, dont le chef, Ibrahim Akil, vient d’être tué dans la frappe israélienne qui a ciblé vendredi plusieurs immeubles de la banlieue sud de Beyrouth, constitue sans doute le fer de lance du dispositif militaire du Hezbollah, avec des effectifs estimés à environ 2.500 combattants.

Formée après la guerre de juillet 2006 par la force Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien, cette unité fut créée dans un but précis : renforcer les capacités offensives de la formation pro-iranienne. Plus précisément, il s’agissait alors de professionnaliser sa branche combattante et développer des unités spécialisées, capables de faire face à l’adversaire israélien.

Connue à l’origine sous le nom d’unité d’intervention, elle a ensuite été rebaptisée en l’honneur d’Imad Mughniyeh, ancien chef d’état-major du Hezbollah, assassiné en février 2008. L’unité a depuis été rebaptisée avec son alias opérationnel, " Hajj Radwan ".

But offensif

Comparables à des forces spéciales, leur objectif en temps de guerre est très précis: s’infiltrer derrière les lignes israéliennes en cas de guerre à grande échelle, pour y prendre possession de positions stratégiques ou y mener des frappes ciblées. En d’autres termes, la vocation de la force Al Radwan revêt un caractère clairement offensif, là où les autres unités terrestres du Hezbollah remplissent davantage une fonction défensive.

Longtemps tenue secrète, son existence a été révélée en 2014. Néanmoins, selon le média israélien Jerusalem Post, l’identité de ses membres serait dissimulée au mieux, tandis que leurs contacts avec la population civile seraient quasi inexistants. Au cours des apparitions publiques – à l’image des cérémonies – ceux-ci sont complètement vêtus de noir, arborant systématiquement des lunettes de soleil.

Organisation et formation

Sur le terrain, la force al-Radwan serait organisée plusieurs petites sous-unités, comptant elles-même entre 7 et 10 combattants. Ces dernières sont réparties géographiquement près des villages à la frontière avec Israël, et possèdent leurs propres stocks de munition, bénéficiant ainsi d’un haut degré d’autonomie.

En plus de ses combattants, la force al-Radwan possède sa propre unité spécialisée dans la cyberguerre.

Les militants sont admis dans la force al-Radwan après un processus de vérification minutieux. La formation ne commence qu’après la procédure de sélection, qui inclut une dévotion sans faille au parti de Hassan Nasrallah.

La formation comprend notamment l’entraînement au tir de précision, aux armes antichar, au combat au corps à corps, la manipulation d’explosifs, ainsi que le maniement de drones. Elle est aujourd’hui toujours encadré par le CGRI.

L’expérience syrienne

Si l’unité préoccupe aujourd’hui particulièrement l’Etat-major israélien, c’est notamment parce qu’elle a combattu pendant une décennie en Syrie, aux côtés du régime de Bachar Al Assad. Cela a permis à l’unité d’acquérir une solide expérience au combat, pour se transformer en véritable commando. En 2016, le chercheur israélien en sciences politiques Dima Adamsky estimait qu’elle aurait même pu bénéficier des enseignements des forces spéciales russes.

Depuis le début de la guerre Israël-Hamas, la force al-Radwan est en première ligne le long de la frontière libano-israélienne, ainsi que dans le sud de la Syrie, en face du plateau du Golan, annexé par Israël.

D’après le think tank américain Institute for the Study of War (ISW), plusieurs centaines de ces combattants auraient été positionnés à la frontière israélo-syrienne, prêts à agir en cas d’escalade significative.

 

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