Pour le président Michel Aoun, la crise gouvernementale peut être réglée pour peu qu’on applique l’alinéa E du préambule de la Constitution sur la séparation des pouvoirs. Il s’agit d’un clin d’oeil à l’épreuve de force engagé par le Hezbollah et le mouvement Amal avec le juge d’instruction, Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020 et accusé par les deux partis de politiser l’enquête.
Dans un message à la Nation, retransmis à la télévision à la veille de la 78è commémoration de l’indépendance du Liban, le chef de l’Etat n’a pas cependant expliqué comment ce principe peut être appliqué dans les circonstances actuelles, alors que le Hezbollah et Amal restent déterminés à ne pas prendre part aux réunions du Conseil des ministres tant qu’une solution n’a pas été trouvée à la procédure judiciaire qu’ils contestent. Ils reprochent notamment au magistrat d’enfreindre les lois en engageant des poursuites contre d’anciens ministres et députés et voudraient le voir dessaisi du dossier. " Allons-nous respecter la Constitution ou allons-nous laisser l’étau (de la crise financière et économique) se resserrer autour des Libanais? A-ton conscience de l’ampleur du tort causé à notre société du fait de la paralysie du gouvernemen,t "? s’est-il interrogé.
Evoquant la crise entre l’Arabie saoudite et le Liban, après les commentaires du ministre de l’Information, Georges Cordahi, sur la guerre du Yémen, le président a réaffirmé le souci du Liban de " maintenir les meilleures relations avec les pays arabes, notamment les pays du Golfe ". Il a toutefois demandé à ce qu’on établisse une distinction entre les positions officielles de l’Etat libanais et celles des individus.
A quelques mois des élections législatives, M. Aoun a également appelé les Libanais à avoir " une plus grande foi dans leur patrie et à faire des urnes leur arme pour combattre la corruption et les corrompus ".
Au sujet du dossier des frontières maritimes avec Israël, le président a souligné que les négociations indirectes avançaient avec l’Etat hébreu, faisant état de " signes positifs " pour un prochain accord qui " garantirait l’intérêt du Liban ainsi que sa souveraineté sur ses eaux et ses ressources naturelles et conduirait à la reprise de la prospection pétrolière et gazière offshore".

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