Une équipe de la Banque mondiale a inspecté l’usine de traitement des déchets de Jeb Jannine.


Une équipe de la Banque mondiale, conduite par son directeur régional, Saroj Kumar Jha, a visité ce matin l’usine de traitement des déchets solides et liquides à Jeb Jannine, dans la Békaa-Ouest, pour inspecter les travaux qui y sont entrepris, dans la perspective d’une batterie de mesures qui devraient être prises pour garantir leur pérennité.
La visite s’est déroulée en présence du ministre de l’Environnement, Nasser Yassine, du directeur général de l’Office des eaux du Litani et de représentants du Conseil de développement et de reconstruction (CDR) ainsi que du ministère de l’Energie et des Ressources hydrauliques.
Elle s’inscrit dans le cadre d’un plan de lutte contre l’extrême pollution du lac Qaraoun et du Litani, financé par la Banque mondiale, qui a consacré à ce projet une enveloppe de 250 millions de dollars, surtout que le lac, construit en 1959 et d’une capacité de près de 220 millions de mètres cubes, joue un rôle clé dans l’équilibre hydrique du Liban. Grâce à cet ouvrage hydraulique, environ 30% des terres cultivées sont régulièrement irriguées, selon la BM.
La cause de cette pollution : des millions de mètres cubes d’eaux usées et polluées provenant d’une centaine de villages alentour et d’un nombre encore plus élevé (environ le double) d’usines qui déversent depuis des années leurs déchets dans le lac. Un grand nombre d’entre elles a été fermé mais la pollution persiste et a pris une dimension désastreuse depuis qu’un taux dangereusement élevé de bactéries, dont notamment l’Escherichia coli, ou E. Coli, a été détecté dans les eaux devenues vertes à cause d’algues hautement toxiques. Celles-ci s’y sont proliférées à cause d’une dégradation accélérée de la vie biologique dans le lac et, surtout, du laxisme officiel.
La pollution du Qaraoun et du Litani est un vieux dossier que l’Etat a toujours traité avec une nonchalance singulière, au mépris de la santé des riverains. Seul l’Office des eaux du Litani a commencé depuis quelques années à prendre des mesures drastiques pour limiter le déversement des eaux usées dans le lac, mais ses efforts restent insuffisants en raison de l’ampleur de la catastrophe écologique qui constitue une véritable menace pour la santé publique.