L’ambassadeur d’Arabie Saoudite, Walid Boukhari, a appelé samedi l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, afin de lui transmettre ses vœux pour l’avènement du mois sacré du Ramadan.

L’appel téléphonique, annoncé par des médias locaux, a été confirmé par des sources proches de Fouad Siniora. Il intervient au lendemain de l’annonce de la composition de la liste " Beyrouth fait face " conduite par l’ancien ministre Khaled Kabbani et parrainée par l’ancien chef de gouvernement, au grand dam du leader sunnite, Saad Hariri.

Compte-tenu de son timing, ce geste de courtoisie est à considérer surtout dans sa dimension politique, au moment où il était question il y a quelque temps d’un " retour social ", seulement, de l’Arabie saoudite au Liban, par la biais d’efforts conjoints avec la France pour venir en aide aux Libanais.

Riyad qui avait tourné le dos au Liban et refusé de réagir aux nombreuses sollicitations de figures sunnites au moment où celles-ci s’apprêtaient à s’engager dans la bataille électorale, marque-t-il de la sorte un début de retour politique à Beyrouth ? Vendredi, Ici Beyrouth a obtenu des informations non confirmées cependant, selon lesquelles Walid Boukhari, se rendrait dans les prochains jours à Beyrouth. Mais dans le même temps, le chef de la diplomatie, Abdallah Bou Habib, indiquait n’avoir pas de données sur un prochain retour des ambassadeurs du Golfe, notamment d’Arabie saoudite et du Koweit au Liban. Ces derniers avaient été rappelés par leurs gouvernements respectifs à la suite des propos de l’ancien ministre de l’Information, Georges Cardahi, au sujet de la guerre au Yémen et de la crise quoi s’est ensuivie entre Beyrouth et un certain nombre des monarchies du Golfe, en octobre 2021.

Quoi qu’il en soit, l’appel téléphonique du diplomate saoudien à M. Siniora a été interprété de sources concordantes dans la mouvance du 14 Mars comme un appui public implicite saoudien à l’initiative de Fouad Siniora de s’engager dans la bataille électorale à Beyrouth, en dépit du désengagement électoral de Saad Hariri, et des instructions strictes qu’il avait données à ce propos aux cadres et aux partisans de son parti. Selon les mêmes sources, Fouad Sinira avait engagé des contacts avec des responsables saoudiens et égyptiens durant la période qui avait précédé l’annonce de la liste Kabbani.

Le slogan sous lequel M. Siniora a encouragé la communauté sunnite à s’engager dans la bataille électorale et qui consiste à éviter un repli sunnite au profit d’un Hezbollah qui cherche à obtenir la majorité des deux tiers à la Chambre, aurait obtenu un écho favorable à Riyad. D’autant que la formation pro-iranienne ne cache pas son intention de profiter du vide laissé par le repli de Saad Hariri pour renforcer sa présence à Beyrouth notamment et casser ainsi, ne serait-ce que symboliquement, l’aura politique du Courant du Futur dans la capitale, alors qu’elle est engagée ailleurs à combattre le leadership druze de Walid Joumblatt.

Le Hezbollah doit annoncer dimanche ou lundi la composition de sa liste à Beyrouth II. Une première liste dans sa mouvance, celle de l’Association des projets islamiques (Ahbaches) a été annoncée samedi dans la même circonscription.