Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a adressé lundi soir dans un discours télévisé des messages tous azimuts en lien avec les prochaines législatives.

Il a appelé "le public qui appuie la résistance" à ne pas prendre pour acquis les sondages qui considèrent que le Hezbollah va remporter le scrutin. "Nous pensons qu’il y a des élections réelles qui vont avoir lieu le 15 mai et il faut y participer en toute vitalité et force. Et quels que soient les sondages, il ne faut pas que cela affecte notre présence ni notre efficacité", a-t-il dit, en faisant le parallèle avec les législatives de 2009, où le parti chiite a été défait, à cause selon lui de "l’argent électoral versé par l’Arabie à la dernière minute". "Que personne ne considère que la bataille est tranchée, même dans les circonscriptions où nous avons des candidats", a-t-il déclaré.

Il a balayé en outre l’idée d’un report des élections et estimé que ce genre de "rumeurs" a pour source "le camp adverse et l’ambassade des États-Unis" qui œuvrent à bloquer les législatives.

A l’heure où des grèves au sein de la fonction publique font craindre un report forcé de l’échéance, le leader chiite a appelé "les juges, enseignant et diplomates" concernés à "ne pas faire du scrutin l’otage de revendications pourtant justes".

S’agissant de la tactique électorale du Hezbollah, Hassan Nasrallah a réaffirmé le double objectif de son parti de faire réussir ses candidats ainsi que les candidats soutenus par "nos amis et alliés". "Non pas que nos amis et alliés aient besoin de nous, mais là où nous avons des votes, il est naturel que nous en faisions profiter nos amis", notamment dans les circonscriptions où le Hezbollah n’a pas de candidats, a affirmé le leader chiite. En revanche, là où le parti a des candidats, la répartition des votes préférentiels avec ses colistiers se décidera ouvertement et "dans les prochains jours", a-t-il expliqué.

Et d’ajouter: "Tout ce qui s’écrit sur le risque que le Hezbollah revienne sur ses engagements, ne le croyez pas".

Il a par ailleurs longuement répondu aux campagnes électorales dirigées contre les armes du parti pro-iranien. Plutôt que de présenter des programmes électoraux, d’aucuns ont opté pour des "slogans mensongers", comme la levée de la mainmise du Hezbollah sur les décisions de l’État. "Il n’y a rien de cela, vous vous battez contre rien, contre du vent", a-t-il dit, avant d’égrener les autres slogans adverses comme "Faire face au Hezbollah", "Libérer le Liban de l’occupation iranienne", "Défendre l’identité arabe du Liban"… "Autant de slogans qui veulent attirer l’extérieur et les dollars frais", a-t-il conclu.