Ils étaient des centaines ce mardi matin à répondre à l’appel des ordres des professions libérales pour manifester contre le projet de loi sur le contrôle des capitaux, devant les entrées menant au Parlement. Cette mobilisation intervient six jours après le report, mercredi dernier, de la première séance consacrée à l’examen du projet de loi.

Les manifestants ont exprimé leur exacerbation pour la seconde fois en une semaine. "Cette loi ne passera pas quoi qu’il en coûte. De toute façon, nous n’avons plus rien à perdre", scande une manifestante. Les protestataires ont formulé leurs inquiétudes face à l’adoption de cette loi avant qu’un plan de réformes ne soit établi sur base des demandes du Fonds Monétaire International. Médecins, avocats, dentistes, pharmaciens, ingénieurs, infirmiers, kinésithérapeutes, rédacteurs, topographes, experts-comptables … sont ainsi descendus dans la rue pour protester contre cette loi jugée "discrétionnaire, illégale et anticonstitutionnelle".

Ce rassemblement a aussi violemment attaqué les banques et les banquiers qu’il considère comme responsables de leur misère. "La moindre des choses, c’est de descendre dans la rue pour récupérer nos économies. Restez silencieux face à cette loi, surtout à l’approche des élections, c’est tout simplement l’accepter", affirme Youssef Ghantous, membre de l’ordre des ingénieurs.

Malgré les difficultés économiques et politiques auxquelles les Libanais sont confrontés au quotidien, ils ont insisté à descendre dans la rue contre le gouvernement, accusé de "chercher à se décharger de la dette de 60 milliards de dollars qu’il doit à ses créanciers".