Jamais homme politique libanais n’a été autant rejeté et hué par la population que Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre. Pour sa tournée électorale dans les régions libanaises où son parti présente des candidats au scrutin du 15 mai, le chef du CPL a besoin d’un dispositif de sécurité tellement impressionnant qu’il fait l’objet de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux.

Pendant que les partisans du CPL saluent la tournée de leur chef, des internautes choqués s’interrogent notamment sur le coût assumé par l’Etat, compte-tenu de la pénurie de carburants et du manque de devises, pour assurer la sécurité d’un simple chef de parti. "La seule institution que nous respectons est devenue une sentinelle pour un corrompu. Rien ne m’a hérissé dans ce pays autant que cette photo", a ainsi commenté une internaute qui a posté une photo des véhicules militaires mobilisés au Akkar et dans la Békaa pour le passage du convoi de Gebran Bassil. Un autre s’est interrogé sur le point de savoir s’il ne fallait pas inclure cet important dispositif de sécurité dans le cadre des dépenses électorales.

Sur les réseaux sociaux ont également circulé dans la matinée des photos du village de Taalbaya, dans la Békaa, "transformé en caserne", selon les internautes, vu le déploiement impressionnant de l’armée en prévision du passage du convoi de Gebran Bassil vers Zahlé.

Toujours sur cette route, des opposants au chef du CPL ont accroché une banderole avec son portrait marqué d’un grand X rouge et l’inscription suivante: "Vous n’êtes pas le bienvenu dans la partie centrale de la Békaa".

Gebran Bassil est le seul chef de parti à avoir sollicité le concours de l’armée pour ses déplacements. D’autres font le tour des régions sans craindre la colère populaire, contrairement au chef du CPL qui avait été accueilli à coups de jets de pierre par des habitants de la région. La veille, ses portraits avaient été brûlés.